samedi 27 décembre 2008

Soldados de Salamina de Javier Cercas

Fue en el verano de 1994, hace ahora más de seis años, cuando oí hablar por primera vez del fusilamiento de Rafael Sánchez Mazas. Tres cosas acababan de ocurrirme por entonces: la primera es que mi padre había muerto; la segunda es que mi mujer me había abandonado; la terceraes que yo había abandonado mi carrera de escritor. Miento. La verdad es que, de esas tres cosas, las dos primeras son exactas, exactísimas; no así la tercera. En realidad, mi carrera de escritor no había acabado de arrancar nunca, así que difícilmente podía abandonarla. Más justo sería decir que la había abandonado apenas iniciada.

mercredi 26 novembre 2008

Annuler compte FACEBOOK

“Facebook est un projet financé par Silicon Valley de mème que PayPal, cette expérience sociale conçue par
Mark Zuckerberg est née en 2004, aujourd´hui c'est une arme de grande valeur pour le marketing publicitaire, vous voulez supprimer votre compte, c'est encore possible.
Se désinscrire de Facebook était jusqu'à présent mission impossible, seule la désactivation du compte était proposée. Suite à un article publié dans le New York Times, Facebook a réagit et propose maintenant la suppression de son compte et finalement de voir son profil supprimé pour de bon. Cependant la manipulation pour supprimer son compte n'est pas des plus simples, le dernier réseau social à la mode ne vous laisse pas partir si facilement. Voici les explications pour désactiver son compte Facebook et/ou supprimer son compte Facebook.

dimanche 16 novembre 2008

Blogosphère Valencia (uno)

Ce week-end se tient à Séville une rencontre de bloggers espagnols pour analyser le phénomène blog en Espagne.Je ne vais pas me pencher sur les différentes opinions des conférenciers, ceux qui conseillent de lire les blogs des autres, ceux qui préconisent la mort des blogs d'ici 2015, ceux qui affirment que tout blogger se prend pour un journaliste, ceux qui s'indignent du manque de légalité pour la protection de la propriété intellectuelle, bref...
J'ai voulu faire un tour dans la blogosphère de Valence,le résultat est plutôt pauvre si on le compare à celui des autres grandes villes comme Madrid, Barcelone, Séville ou Bilbao.

L'ordre est aléatoire:
El Marquesado Si eres mala y marquesa eres malvada
El blog de Juliá Alvaro journaliste
Malva-rosa connection réflexions sur l'actualité politique de Valence
Cacatown Valencia es un cagadero dernière mise à jour août dernier, les crottes n'ont pourtant pas disparu à Valence.
Testigo accidental y Mis pensamientos 2.0 analysent l'actualité locale, nationale, internationale.
J'en oublie sans doute la plupart, je m'étonne de ne pas en trouver sur la culture, les loisirs, le temps libre...

mercredi 24 septembre 2008

"Facteur de Mafate" du groupe Bat'Ker


Un bel hommage au facteur et à Mafate


Paroles du "Facteur de Mafate" du groupe Bat'Ker
La brume dort dans la plaine, le jour se lève à peine.
Quarante kilos de lettres, c'est parti pour des kilomètres.
Mes vieilles pompes, ma casquette, et le cuir de ma musette ;
J'traverse tranquille dans ce monde paisible.
Les sentiers serpentent le cirque, la forêt se vante fort et haut,
D'appartenir à ce décor magique de falaises, de voiles d'eau
On y oublie même le temps, j'en perds un peu sur ma tournée
Les touristes m'arrêtent souvent, juste pour me photographier.
REFRAIN
J’aime le jaune de mon polo ; moins la pa peur zot y moucate
Pas de moteur, ni même de vélo ; je suis un facteur en savate.
Je n’ai besoin d’aucun numéro ; y a pas de rues, y a pas de boîtes.
Je connais tous les habitants de là-haut ; je suis le facteur de Mafate.
Je connais les ilets par cœur
Roche Plate, ilet aux Orangers, ou encore ilet à Malheur ;
Chaque maison accueil familier,
Je suis un peu le messager, porteur de toutes les nouvelles
Celles qui s’accrochent toute en haut des falaises.
REFRAIN
…/…

Fin de carrière, de timbres et de courriers
Déjà quatre fois le tour de la terre, mes mollets sont aussi durs
Que toutes ces années de marche dans la fraîcheur des fougères.
J’ai rangé ma casquette, le soleil de mon polo
J’me souviens du parfum des tamarins
Rien n’est pareil à ce métier, rien n’est aussi beau
Je suis le facteur, je fais partie du tableau.

REFRAIN
…/…
J’aime le soleil de mon polo ; je suis un facteur en savate
Je connais tous les habitants de là-haut ; je suis le facteur de Mafate

lundi 22 septembre 2008

Pura anarquía W.Allen

"Qué maldad acecha en el corazón de los hombres? La Sombra lo sabe." A esto seguía una risotada aviesa, y un escalofrío me recorría la columna vertebral todos los domingos cuando, de niño, en la lúgubre casa de mis progenitores, me acurrucaba fascinado junto a la radio Stromberg Carlson en los crepuscúlos invernales. La verdad es que nunca tuve la menor idea de qué clase de depravación podía anidar siquiera en mi propio par de ventrículos hasta hace unas semanas, cuando recibí una llamada telefónica de mi costilla en mi despacho de Burke& Hare, en Wall Street. El timbre de su voz, por lo general firme, vibraba como partículas cuánticas, y adiviné que había vuelto a fumar.

jeudi 11 septembre 2008

Je l'aimais Gavalda

- Qu'est-ce que tu dis?
- Je dis que je vais les emmener. Ça leur fera du bien de partir un peu...
- Mais quand? a demandé ma belle-mère.
- Maintenant.
- Maintenant? Tu n'y penses pas...
- J'y pense.
- Enfin, mais qu'est-ce que ça veut dire? Il est presque onze heures! Pierre, tu...
- Suzanne, c'est à Chloé que je parle, Chloé, écoute-moi. J'ai envie de vous emmener loin d'ici. Tu veux bien?
- ...
Pierre est le beau-père de Chloé que son mari vient de quitter.
Pierre prendra les choses en main et s'occupera de Chloé et de ses deux petites filles.
Du Gavalda insipide.

mercredi 13 août 2008

Becerreá (Lugo)


















Becerreá est un village à une quarantaine de km au sud de Lugo. Il y a quelques années ses foires étaient réputées, les habitants des hameaux des environs y venaient nombreux. Depuis que la nationale VI n'est plus l'accès obligé de la route Madrid-La Corogne la ville de Becerreá somnole. Le nouveau maire socialiste ne semble pas réagir à cette mort à petit feu.
Les nouvelles constructions d'appartements sont occupées par des retraités qui reviennent au pays après avoir passé la moitié de leur vie à Madrid ou Barcelone, les jeunes doivent émigrer faute de travail.
S'il est vrai que la ville en soi n'a pas beaucoup d'attraits, les environs valent le détour, la région des Ancares offre des joies aux amateurs de randonnée et de nature.

vendredi 25 juillet 2008

Bancaja y su seguro gratis por nómina


Al domiciliar la nómina o pensión en Bancaja te dan un seguro gratis de 6000 euros.
Lo que no siempre dicen es que
1- es un seguro de fallecimiento por ACCIDENTE
2- a partir de los 75 años estas EXCLUIDO
3- el beneficiario tiene que comunicarlo en el plazo máximo de 7 DIAS siguientes a la fecha de fallecimiento.

mercredi 23 juillet 2008

Morituri Yasmina Khadra

A Alger, il y a des jours où le ciel et la mer se mettent d'accord pour inspirer un sentiment de plénitude incroyable. C'est bleu jusque dans le lit de Neptune, et le soleil rebelle et facétieux s'arrange pour réhabiliter l'été en plein coeur de l'hiver. De tous les soleils de la terre, le nôtre est le seul à réussir ce tour de passe-passe.
Tout paraît rasséréné. On entend pépier les oiseaux et bruire le feuillage. L'air est une noce de bouffées de chaleur et de senteurs délicates. On a envie de s'assoupir et de ne plus se réveiller.
Il n'y a pas de doute: le paradis est de Dieu. Quant à l'enfer, il vient des hommes.

samedi 28 juin 2008

La inteligencia fracasada J.A. Marina

Los estilos afectivos sociales condicionan la vida del individuo, ampliándola o disminuyéndola. El odio, la agresividad, la envidia, la impotencia, la soberbia, extravían a las sociedades. Según Fukuyama, en los años sesenta se produjo una gran ruptura social. Aumentó la delincuencia, se generalizaron las disoluciones familiares y disminuyó la confianza entre los ciudadanos. Estos tres fenómenos derivaban de un cambio más profundo, a saber, de una quiebra del capital social, de la inteligencia comunitaria, que por un cóctel tóxico de malas creencias y malos sentimientos acabó planteando más problemas de los que era capaz de resolver. Las sociedades pueden encanallarse cuando se encierran en un hedonismo complaciente, y carecen de tres sentimientos básicos: compasión, respeto y admiración.

jeudi 26 juin 2008

Les allumettes suédoises Robert Sabatier

L'enfant passa le bout de ses doigts sur ses lèvres, effleura sa joue humide, glissa sur des yeux verts trop grands pour son visage, écarta une mèche de longs cheveux dorés qui retomba aussitôt sur son front. Il respira longuement, à petits coups, l'air chaud, poussiéreux.
Assis sur le bord du trottoir, à égale distance entre les deux raies délimitant le bloc de pierre, l'ourlet de sa culotte de velours noir imprimait un pli sur chaque cuisse. Il ne se leva pas tout de suite, observant attentivement tout ce qui l'entourait comme s'il venait de s'éveiller dans un lieu inconnu de lui. Pour la première fois, le spectacle le retenait, scène après scène, décor après décor: jusqu'ici, il n'avait fait que se blottir dans les bras de sa mère, à l'écart des choses de la rue, il ne les avait jamais vraiment vues, et voici qu'elles apparaissaient dans leur existence propre, le ramenant à son corps, à ses vêtements, à lui-même.

mardi 24 juin 2008

Un mouton dans la baignoire Azouz Begag

De 2005 a 2007, Begag est ministre délégué à la Promotion de l'égalité des chances, ce livre raconte cette expérience politique.
Quand on a peur individuellement, on se rapproche de ceux à qui on croit appartenir collectivement. C'est l'effet gregaire de la solitude.
"Tu es un connard!Un déloyal, un salaud!Je vais te casser la gueule!Tu te fous de mon nom...Azouz Sarkozy! Je vais te montrer moi, Azouz Sarkozy...Tu te fous de mon physique aussi, je vais te casser ta gueule, salaud!Connard!"
Prendre la parole est un acte politique: c'est ce que j'essaie de faire comprendre aux jeunes des banlieues depuis vingt ans avec la promotion de la lecture.
Je renifle les méchants, ils sont toujours frustrés, leur vie ne leur convient pas, ni leur famille, leur salaire, leur horizon, leur monde...Ils détestent les autres.

mercredi 18 juin 2008

Las pequeñas memorias de Saramago

Aprendí a leer con rapidez. Gracias a los cuidados de la instrucción que había comenzado a recibir en la primera escuela, la de la calle Martens Ferrao,..., pasé , casi sin transición, a frecuentar de forma regular los niveles superiores de la lengua portuguesa en las páginas de un periódico, el Diario de Noticias, que mi padre traía todos los días a casa...Obviamente, no podía leer de corrido el ya entonces histórico matutino, pero una cosa tenía clara: las noticias del diario estaban escritas con los mismos caracteres cuyos nombres, funciones y mutuas relaciones estaba aprendiendo en la escuela. De modo que, apenas supe deletrear, ya leía, aunque sin entender lo que estaba leyendo. Identificar en la lectura del periódico una palabra que conociera era como encontrar una señal en la carretera diciéndome que iba bien, que seguía la buena dirección.

vendredi 13 juin 2008

En la corte de Ronnie John Le Carrré

Sin el consuelo de la familia, los huérfanos tendemos a esperar demasiado de las instituciones y, por consiguiente, nos decepcionan. A veces mi camino por la vida parece un desesperado zigzagueo entre dioses "institucionales" fallidos, sean escuelas, departamentos gubernamentales, la vida literaria o los padres. Primero está el compromiso, luego la huida.

jeudi 12 juin 2008

A reculons, comme une écrevisse U.Eco

Dans ce livre, est rassemblée une série d'articles et d'interventions écrits entre 2000 et 2005.
Nous nous entretuons encore comme aux siècles obscurs, entraînés par des fondamentalismes et des fanatismes incontrôlables, nous proclamons des croisades, des continents entiers meurent de faim et du sida, cependant que nos télévisions nous représentent comme un pays de cocagne, attirant ainsi sur nos plages des désespérés qui accourent vers nos banlieues dévastées comme les navigateurs d'autrefois vers les promesses de l'Eldorado,...

mardi 6 mai 2008

Le dingue au bistouri Yasmina Khadra

Il y a quatre choses que je déteste.
Un: qu'on boive dans mon verre.
Deux. qu'on se mouche dans un restaurant.
Trois: qu'on me pose un lapin.
Quatre: rester là, à ne rien foutre, dans mon bureau minable au fin fond d'un couloir cafardeux où les relents des latrines et les courants d'air adorent flûter.
Aujourd´hui, comme hier et demain peut-être, je me morfonds comme un beau diable dans une mosquée. Les quelques dossiers tape-à-l'oeil qui traînent sur mon bourlingue me fatiguent. Il y a autant d'empreintes digitales dessus que sur un lépreux. Des histoires de moeurs à la con, des choses routinières vachement roturières qui vous ensommeilleraient un chat sur ses excréments. Des dépositions bizarroïdes, des plaintes anonymes, des déclarations de shizo en mal d'hallucinations...Bref, de la déprime à perte de vue.

Madrid se queda sin colegio catalán


Consejería ha renunciado al proyecto por falta de alumnos, 11 solicitudes no han sido suficientes.
¿Cuando van a dejar los políticos de utilizar la lengua para sus propios intereses?
¿Cuál va a ser el próximo ingenioso invento de nuestra Espe? ¿Un colegio gallego? Si lo que quiere es "acabar con los usos partidistas de las lenguas" y convertir la libertad de padres y alumnos en el valor supremo" según declaró durante la pasada campaña, no deberían ir creando centros para los miles de niños de origen árabe?

samedi 26 avril 2008

Partir Tahar ben Jelloun

A Tanger, l'hiver, le café Hafa se transforme en un observatoire des rêves et de leurs conséquences. Les chats des terrasses, du cimetière et du principal four à pain du Marshan se réunissent là comme pour assister au spectacle qui se donne en silence et dont personne n'est dupe. Les longues pipes de kif circulent d'une table à l'autre, les verres de thé à la menthe refroidissent, cernés par des abeilles qui finissent par y tomber dans l'indifférence des consommateurs perdus depuis longtemps dans les limbes du hashich et d'une rêverie de pacotille. Au fond d'une des salles, deux hommes préparent minutieusement la potion qui ouvre les portes du voyage.

jeudi 24 avril 2008

Contours du jour qui vient Léonora Miano

Il n'est que des ombres alentour, c'est à toi que je pense. Non pas qu'il fasse nuit, et que les vivants aient soudain épousé les couleurs du moment. Il aurait pu en être ainsi, si le temps prenait encore la peine de se fractionner en intervalles réguliers: secondes, minutes, heures, jours, semaines... Mais le temps lui-même s'est lassé de ce découpage. Le temps a bien vu comme nous toutes, comme moi, que pareil décompte ne faisait pas de sens. Pas ici où nous sommes. Qu'il y ait un matin ou qu'il y ait une nuit, tout est semblable. Il n'est plus que des ombres alentour, je suis l'une d'elles, et c'est à toi que je pense.

vendredi 18 avril 2008

Ce que nous voile le voile Régis Débray

Qu'on le veuille ou non, l'Education nationale sert en France d'avant-poste au maintien d'un ressourcement égalitaire bénéfique aux plus démunis, et aux tenants d'un islam de France. Le bouclier laïque sauvergarde un refuge ouvert à tous, non pas pluri-mais trans-communautaire. Il est d'autant plus appréciable que ce qu'il met à l'abri n'est pas une arrogance ethnocentrique mais la faculté offerte à quiconque, Français de première ou de dixième génération , étranger, Européen ou non, de moduler à loisir son identité, ou d'en croiser plusieurs, par une pratique exercée du libre examen.

dimanche 13 avril 2008

L'immeuble Yacoubian Alaa El Aswany

Cent mètres à peine séparent le passage Bahlar où habite Zaki Dessouki de son bureau de l'immeuble Yacoubian, mais il met, tous les matins, une heure à les franchir car il lui faut saluer ses amis de la rue: les marchands de chaussures et leurs commis des deux sexes, les garçons des cafés, le personnel du cinéma, les habitués du magasin de café brésilien. Zaki bey connaît par leur nom jusqu'aux concierges, cireurs de souliers, mendiants et agents de la circulation. Il échange avec eux salutations et nouvelles. C'est un des plus anciens habitants de la rue Soliman-Pacha. Arrivé à la fin des années 1940, après ses études en France, il ne s'en est plus jamais éloigné. Pour les habitants de la rue, c'est un aimable personnage folklorique, vêtu été comme hiver d'un complet dont l'ampleur dissimule un corps maigre et chétif, une pochette soigneusement repassée et assortie à la couleur de la cravate dépassant de la poche de la veste, son fameux cigare à la bouche -du temps de sa splendeur, c'etait un luxueux cigare cubain, maintenant il fume un mauvais spécimen local à l'odeur épouvantable et qui tire mal-, son visage ridé de vieillard, ses épaisses lunettes, ses fauses dents brillantes et ses cheveux teints en noir dont les rares mèches sont alignées de gauche à droite pour cacher un cràne dégarni. En un mot, Zaki Dessouki est un personnage de légende...

jeudi 3 avril 2008

La Mort du roi Tsongor de Laurent Gaudé

D'ordinaire,Katabolonga était le premier à se lever dans le palais. Il arpentait les couloirs vides tandis qu'au-dehors la nuit pesait encore de tout son poids sur les collines. Pas un bruit n'accompagnait sa marche.Il avançait sans croiser personne,de sa chambre à la salle du tabouret d'or.Sa silhouette était celle d'un être vaporeux qui glissait le long des murs. C'était ainsi. Il s'acquittait de sa tâche, en silence, avant que le jour ne se lève.
Mais ce matin-là, il n'était pas seul. Ce matin-là, une agitation fiévreuse régnait dans les couloirs. Des dizaines et des dizaines d'ouvriers et de porteurs allaient et venaient avec précaution, parlant à voix basse pour ne réveiller personne. C'était comme un grand navire de contrebandiers qui déchargeait sa cargaison dans le secret de la nuit. Tout le monde s'affairait en silence. Au palais de Massaba, il n'y avait pas eu de nuit. Le travail n'avait pas cessé.

vendredi 28 mars 2008

Dans la maison du père Yannick Lahens

"Je devais rester trois années chez les demoiselles Vedin. J'y appris à coups d'insultes et de fouet, les rudiments d'orthographe, de géographie et de grammaire et, somme toute, peu de choses qui pouvaient me relier à ma terre natale. Et surtout, sous cette avalanche de mots, je compris très tôt que se cachait une autre histoire, la vraie, celle des vainqueurs et des vaincus, des conquérants et des défaits de tous les camps, celle où l'amour et la haine, le bien et le mal avaient souvent le même visage. J'y fis enfin l'apprentissage d'une deuxième société en dehors de celle de ma famille et j'y forgeai surtout mon caractère."

lundi 10 mars 2008

L'élégance du hérisson de Muriel Barbery


Apparemment, de temps en temps, les adultes prennent le temps de s'asseoir et de contempler le désastre qu'est leur vie. Alors ils se lamentent sans comprendre et, comme des mouches qui se cognent toujours à la même vitre, ils s'agitent, ils souffrent, ils dépérissent, ils dépriments et ils s'interrogent sur l'engrenage qui les a conduits là où ils ne voulaient pas aller. Les plus intelligents en font même une religion: ah, la méprisable vacuité de l'existence bourgeoise! Il y a des cyniques dans ce genre qui dînent à la table de papa: "Que sont nos rêves de jeunesse devenus?" demandent-ils d'un air désabusé et satisfait. "Ils se sont envolés et la vie est une chienne." Je déteste cette fausse lucidité de la maturité. La vérité c'est qu'ils sont comme les autres, des gamins qui ne comprennent pas ce qui leur est arrivé et qui jouent aux gros durs alors qu'ils ont envie de pleurer.

vendredi 7 mars 2008

L'empreinte du renard de Moussa Konaté

Elle marchait à grandes enjambées, à travers ronces et épines, sans rien voir,sans rien entendre. Bien qu'il fût à peine dix heures, le soleil brûlait. Sur un terrain vague, des enfantsjouaient au football dans un joyeux tohu-bohu. Elle avançait, parmi eux, au milieu des propos et des rires moqueurs que provoquaient les coups de pied ou de tête qu'elle donnait involontairement au ballon.
-Vive Yalèmo! Vive Yalèmo! scandaient ironiquement les sautereaux en s'esclaffant et en dansant autour de la jeune fille qui suait et soufflait. Or Yalèmo n'entendait ni ne voyait toujours rien. Elle franchit l'aire de jeu, s'engagea dans la ruelle menant au village, dont on pouvait apercevoir encore les toits de chaume.

vendredi 29 février 2008

EOI des écoles de langue à exporter

Les Ecoles Officielles de Langues sont des établissements d'enseignement public qui existent depuis presque 100 ans déjà.
Populaires, prestigieuses,plus de 200 EOI réparties partout en Espagne, on peut y apprendre jusqu'à 22 langues différentes.Des certifications reconnues par l'Etat pouvaient s'obtenir à la fin de la 3ème et la 5ème année.
La nouvelle loi LOE a changé tout celà, une année d'études supplémentaire, six ans au lieu de cinq pour en arriver à un niveau B2 du Cadre Européen.
Les élèves et les profs manifestent leur mécontentement.

mardi 19 février 2008

A bras-le-coeur Mehdi Charef

Enfant, je portais des robes, c'est ma mère qui me l'a dit. Elle n'avait pas les moyens de m'acheter des pantalons. Une robe pour un enfant, ce n'est qu'un bout de tissu, ce qu'il y a de moins cher. Et puis, dans notre hameau planté au sommet d'un reg caillouteux, loin de la ville, il n'y avait pas de honte à ce qu'un garçon de quatre ans erre et joue nu-pieds ainsi vêtu.

vendredi 15 février 2008

Ni putes ni soumises Fadela Amara

Au-delà des violences faites aux femmes dans les cités et dans la société française toute entière, il est temps de réfléchir à ce que celle-ci veut faire de ses banlieues. Nous l'avons vu, la virilité poussée à l'extrême, la dérive des quartiers vers le ghetto, le désespoir de toute une génération de jeunes et leur impression d'être rejetés du reste de la société, trouvent leurs racines dans un abandon, lent mais inexorable, des habitants de ces quartiers par les pouvoirs publics.

mercredi 6 février 2008

Les Sindbads marocains/ El hilo de Penélope Fatima Mernissi


Deux titres pour un même livre. Du fil de Pénélope à la trame des tapis marocains, on en arrive tout naturellement au fil de l'araignée du web. Un Maroc extraordinaire qui surprend, ignoré des guides touristiques, c'est le royaume du civisme. Mernissi enquête sur l'impact du satellite après la première guerre du Golfe en 1991 et sur l'apparition des paraboles. Ce Maroc qu'elle nous propose de découvrir est surtout celui des jeunes ruraux, ceux des montagnes (Haut Atlas) et des déserts (Figuig, Zagora) qui bougent et utilisent plus l'Internet et l'énergie solaire que les citadins qui habitent Casablanca.

jeudi 31 janvier 2008

Le paradoxe iranien de Claire Tréan

Etrange pays. Les Iraniens aspirent à l'intégration dans le monde moderne. les filles sont éduquées, les jeunes se détournent massivement des pratiques religieuses et s'orientent vers des modes de vie de type occidental.
Et pourtant, ce même peuple a porté à la présidence un extremiste islamiste.
Elu sur des thèmes populistes, Mahmoud Ahmadinejad a su tirer parti du mécontentement social et du discredit d'un clergé corrompu.

mardi 29 janvier 2008

Fermeture du magazine iranien Zanan


Il y a quelques jours on assistait à la conférence de Shahla Sherkat journaliste directrice de ce magazine, le gouvernement vient de résilier la permission pour cette publication féministe.
Le journal El País publie un article sur cette mauvaise nouvelle.

vendredi 25 janvier 2008

Le journal de Yalda

Je mets les voiles
Je ne sais pas comment j'ai enlevé le mien. Je l'ai enlevé c'est tout. Petite, je me disais: jamais je ne le quitterai. J'étais une jeune fille bien élevée. Je me souviens de la première fois où je l'ai porté, j'avais sept ans. J'allais à l'école de mon quartier, le secteur I-10/1 d'Islamabad, avec ma soeur aînée. Les deux premiers jours, ma mère nous a accompagnées. Puis, elle nous a laissées y aller seules. Quinze minutes à pied qui me paraissaient interminables à cause du soleil de plomb

vendredi 18 janvier 2008

Shahla Sherkat à Madrid

Shahla Sherkat (Isfahan, 1956) est la directrice du magazine iranien Zanan "Femmes". Dans sa conférence "Société civile et mouvements de femme en Iran" elle commence par évoquer la situation des femmes avant la révolution islamique de 1979, seule l'élite menait une vie libre. Le tchador aurait ensuite permis aux femmes de sortir et de participer plus activement dans la société iranienne.
Aujourd'hui, la situation de la femme change lentement grâce aux mouvements des ONG et des groupes professionnels. Ainsi, en cas de divorce, la femme peut dorénavant garder les fils jusqu'à l'âge de sept ans; la lapidation a disparu; en cas d'accident homme et femme reçoivent la même indemnisation.
Cependant, beaucoup reste à faire dans le domaine de l'éducation où les femmes sont discriminées dans certaines facultés; dans le domaine politique, pas de femme ministre; dans le domaine social, la polygamie est autorisée.
Lors du débat, beaucoup de questions sur le difficile équilibre entre féminisme et islamisme, deux mouvements qui semblent aller en sens contraire.

Mme Sherkat s'est montrée optimiste, le féminisme en Iran serait comparable à une voiture qui avance tous feux éteints.
Zenan serait né grâce au soutien de l'actuel président iranien, ce qui expliquerait le ton excessivement pondéré dans les réponses.

jeudi 17 janvier 2008

Castillos de Cartón de Almudena Grandes

El tres es un número impar.
-Es para ti, María José... Jaime González.
Despues de trabajar más de quince años en el mismo departamento, todavía no había conseguido tener una secretaria para mí sola. Lorena, joven y atolondrada, pero voluntariosa, repartía su tiempo entre mis exigencias y las de Julián, un doctor en Historia del Arte, callado, taciturno y especialista en escultura barroca española -especifícamente Alonso Berruguete-, que recepcionaba y tasaba más o menos de todo, igual que yo, pero sufriendo. A mí, en cambio, y a aquellas alturas, lo mismo me daba el azar que la necesidad. La empresa me había contratado como experta en pintura contemporánea y me pasaba la vida valorando joyas isabelinas, bargueños, bronces franceses del XVIII, y lo que me echaran. Yo quería ser pintora y descubrí a destiempo que no tenía talento suficiente.

mardi 8 janvier 2008

Lettres à Théo Vicent Van Gogh

Londres janvier 1874 J'aimerais bavarder longuement avec toi de l'art, nous devrions en parler plus souvent dans nos lettres. Contemple les belles choses le plus possible, la plupart n'y prêtent guère d'attention.
Continue tes promenades et nourris en toi l'amour de la nature, c'est la meilleure manière d'apprendre tout ce qu'il faut savoir de l'essence de l'art.
Les peintres comprennent la nature et ils l'aiment, ils nous apprennent à la "regarder". Remarque d'ailleurs qu'il y en a, parmi les peintres, qui ne produisent jamais que de bonnes toiles, qui ne sauraient en produire de mauvaises, comme il existe des hommes dans la tourbe des humains qui ne savent faire qu'une seule chose, le bien.

dimanche 6 janvier 2008

Les sirènes de Bagdad Yasmina Khadra

Beyrouth retrouve sa nuit et s'en voile la face. Si les émeutes de la veille ne l'ont pas évéillée à elle-même, c'est la preuve qu'elle dort en marchant. Dans la tradition ancestrale, on ne dérange pas un somnambule, pas même lorsqu'il court à sa perte.
Je l'imaginais différemment, arabe et fière de l'être. je me suis trompé. Ce n'est qu'une ville indéterminable, plus proche de ses fantasmes que de son histoire, tricheuse et volage, décevante comme une farce. C'est peut-être à cause de son entêtement à vouloir ressembler aux cités ennemies que ses saints patrons l'ont reniée, la livrant ainsi aux traumatismes des guerres et aux précarités des lendemains. Elle a vécu le cauchemar grandeur nature- à quoi cela lui a-t-il servi?...