dimanche 29 octobre 2017

Riquet à la houppe A.Nothomb

Enceinte à quarante-huit ans pour la première fois, Enide attendait l'accouchement comme d'autres la roulette russe. Elle se réjouissait pourtant de cette grossesse qu'elle espérait depuis si longtemps. Quand elle en avait pris conscience, elle en était au sixième mois.
-Enfin, madame, vous n'aviez plus vos règles! dit le médecin.
- A mon âge, ça me paraissait normal.
-Et les nausées, la fatigue?
-Je n'ai jamais été très bien portante.
Le docteur dut admettre que son ventre à peine rond n'était guère significatif. Enide appartenait à cette génération de femmes si petites et graciles qu'elles ne paraissent jamais des femmes et passent brutalement de l'état d'adolescentes à celui de vieilles petites filles.
Joli conte, plein d'humour, un jeune ornithologue, Déodat, "parce que les meilleurs hommes du monde portent un prénom qui se termine par -at" laid à faire fuir et une somptueuse jeune fille finissent pas se rencontrer et...

vendredi 27 octobre 2017

Bodas de sangre Lorca

En este montaje, Pablo Messiez ha puesto el énfasis en ese conflicto permanente que hay entre el deseo y la ley, entre lo que el cuerpo le pide a los protagonistas y lo que se supone que deben hacer. O, dicho en otras palabras, entre la fuerza del instinto animal que todos tenemos, y la represión que sobre él ejercen los hábitos y las normas culturales que impone la sociedad. Pero no solo en los años 30, fecha en la que fue escrito este drama, sino también en nuestros días. Por eso, la acción de ‘Bodas de sangre’, se traslada al hoy, a un pequeño pueblo perdido, alejado de la gran ciudad, de sus influencias de modernidad, en donde la naturaleza (bosques, viñas, grillos, cigarras, caballos…), solo se ve turbada, de vez en cuando, por el sonido de las campanas de la iglesia.
Gloria Muñoz (que hace una Madre del novio excepcional), Carlota Gaviño (Novia), Francesco Carril (racial Leonardo) y Julián Ortega (Novio) encabezan el reparto de esta producción, que completan Carmen León (padre de la novia, no es muy creible).
Apuesta arriesgada con banquete festivo como si estuvieran en Vallecas, excesivos los invitados, la bruja, luna, muerte aparece desnuda con una larga melena gris que le tapa las tetas; es la primera imagen que aparece antes de que se inicie la obra, la muerte ronda.... Malograda.

jeudi 26 octobre 2017

D'après une histoire vraie D.de Vigan

Quelques mois après la parution de mon dernier roman, j'ai cessé d'écrire. Pendant presque trois années, je n'ai pas écrit une ligne. Les expressions figées doivent parfois s'entendre au pied de la lettre: je n'ai pas écrit une lettre administrative, pas un carton de remerciement, pas une carte postale de vacances, pas une liste de courses. Rien qui demande un quelconque effort de rédaction, qui obéise à quelque préoccupation de forme. Pas une ligne, pas un mot. La vue d'un bloc, d'un carnet, d'une fiche bristol me donnait mal au coeur.
Peu à peu, le geste lui même est devenu occasionnel, hésitant, ne s'exécutait plus sans appréhension. le simple fait de tenir un stylo m'est apparu de plus en plus difficile.
Astucieux dans son principe mais bancal dans sa réalisation, ce roman ne me fait pas changer d'avis sur de Vigan.
Avec cette histoire, l'auteure brouille les pistes, ce nouveau roman vient questionner le besoin de réel pour écrire un Best Seller. Des indices sont semés dans tous le roman pour souffler le chaud et le froid: le chaud visant à donner une forte impression de réel autobiographique, le froid venant rappeler qu'il s'agit de fiction. Cette démarche permet avant tout des réflexions sur le rapport de l'auteur à l'écriture et à la vérité.
Cette idée est très originale mais repose avant tout sur l'intérêt de l'histoire racontée. Or, j'ai trouvé l'histoire de base assez inintéressante et nombriliste dès les premières pages. Dès lors, peu m'importait que l'histoire racontée soit vraie ou pas.

lundi 23 octobre 2017

Le monde est mon langage A.Mabanckou

Saint-Germain-des-Prés, soudain, paraît bien petit et le centre se perd sur la carte qui ouvre le livre. Alain Mabanckou entraîne son lecteur dans un formidable voyage littéraire à travers trois continents : l'Afrique, où il est né en 1966, l'Europe, où il est venu s'installer à l'âge de 22 ans, et l'Amérique, où il enseigne. Chaque chapitre est une étape de ce voyage, de Paris à Paris, du jardin du Luxembourg où Le Clézio lui confie que la « vraie fonction de l'écriture » est « l'urgence d'agir », à Château-Rouge, dans le 18e arrondissement, où Jocelyn le Bachelor, figure emblématique du milieu de la Sape (Société des ambianceurs et des personnes élégantes) se rêve en personnage de roman. Le monde est mon langage dessine ainsi une sorte de géographie intime, une autobiographie littéraire où l'on croise des écrivains vivants ou morts d'expression française, Dany Laferrière à Montréal, Edouard Glissant à Sainte-Marie (Martinique), Gary Victor à Port-au-Prince, ou encore Sony Labou Tansi, Aminata Sow Fall ou Bessora. Alain Mabanckou, professeur de littérature à l'université de Californie, est un érudit, mais l'auteur de Verre cassé est aussi un conteur magnifique : rencontres, analyses, entretiens, lettres, toutes les formes se déploient et la balade est aussi vive que le propos est passionnant. En ces temps de repli identitaire, il est bon de le constater : la littérature d'expression française est un monde, et sa richesse tient à l'échange entre les cultures. — Michel Abescat Telerama


dimanche 22 octobre 2017

Lumière!L'aventure commence. Th.Frémaux

Emballés par Thierry Frémaux, 108 films Lumière retrouvent le grand écran. C’est drôle, émouvant, merveilleux. Peu de films provoquent autant de rires, suscitent autant d’émotion, procurent autant d’émerveillement. Tous de 50 secondes environ, de format carré, avec des bords arrondis -, tournés par Louis Lumière et ses opérateurs entre 1895 et 1905. Un ravissement.
On sait qu’Auguste et Louis Lumière sont des inventeurs, le cinématographe étant la plus célèbre de leurs créations. Ce que montre - lumineusement - Thierry Frémaux en sélectionnant une centaine parmi leurs 1422 films, en les organisant et en les commentant, c’est que les frères Lumière étaient aussi des artistes, qu’ils ont inventé les bases du langage cinématographique.
En spécialiste mais plus encore en amoureux du cinéma, Frémaux guide le spectateur pour qu’au premier regard, il goûte le merveilleux dans chacun de ses 108 films. Quitte à y ajouter sa touche humoristique, lors d’un défilé de policiers moustachus à Chicago.
Après 90 minutes de jubilation intense, on se rend compte qu’on avait tout faux sur Lumière. Louis était un inventeur et un artiste, il a capté cette innocence émouvante, cette fraîcheur inestimable des premières années d’un enfant. Il a filmé l’enfance d’un art.
De la pure poésie.

mercredi 18 octobre 2017

Dentro de la tierra P.Bezerra

Texto: Paco Bezerra Dirección: Luis Luque 
El autor describe así la variable temporal en el preámbulo de la obra: “El tiempo en el que transcurre [la obra] es parecido al del sueño. En el sueño no decidimos ni el momento en el que nos dormimos ni en el que nos despertamos y, sin embargo, avanzamos.” Jorge Calvo, Mina El Hammani, Samy Khalil, Chete Lera, Raúl Prieto, Pepa Rus y Julieta Serrano interpretan, bajo la dirección de Luis Luque una obra poética ambientada en la España rural, el mar de invernaderos de Almería, donde aborda temas como la relación con la tierra, la familia y la propia identidad. Una historia llena de fantasmas, tomates y violencia, que reflexiona acerca de ese doloroso momento en el que uno decide dejar de engañarse a sí mismo, para torcer el rumbo y caminar en búsqueda de la verdad. Y donde tendrá que ser el espectador el que complete las piezas que faltan. La obra se presenta dividida en 18 títulos.   DENTRO DE LA TIERRA es la sexta colaboración del dramaturgo Paco Bezerra con el director Luis Luque.
Magnífica la interpretación, el texto, los actores, es un placer del que cuesta despertar. 

mardi 10 octobre 2017

Tuer le père A.Nothomb

Le 6 octobre 2010, L?Illégal fêtait ses dix ans. J'avais profité de la foire d'empoigne pour inflitrer cet anniversaire auquel je n'étais pas invitée.
Des magiciens du monde entier étaient venus au club cette nuit-là. Paris n'était plus une capitale de la magie, mais la puissance de sa nostalgie agissait toujours. Les habitués échangeaient des souvenirs.
-Habile, votre déguisement d'Amélie Nothomb, me dit quelqu'un.
Je saluai d'un sourire pour qu'il ne reconnaisse pas ma voix. Porter un grand chapeau dan sun club de magie, ce n'était pas assurer son incognito.

"Allez savoir ce qui se passe dans la tête d’un joueur."
 En 2010, Amélie Nothomb est intriguée par Joe Whip et Norman Terence, deux magiciens américains, croisés dans une fête, que tout semble séparer.

dimanche 8 octobre 2017

Blade Runner 2019 D.Villeneuve

Blade Runner 2049 est un film visuellement superbe. Peut-être plus que son aîné. Bien que dominée par l’obscurité et le brouillard, la lumière perce enfin. Si Roger Deakins (le directeur de la photographie) n’a plus rien à prouver, il livre à bientôt 70 ans une œuvre en forme de requiem. Les plans prennent l’allure de tableaux dont la symétrie subjugue. Le Britannique s’emploie à jalonner les lignes de force de toute sorte d’éléments, avec une précision mathématique. Un arbre, un bâtiment ou un rayon de soleil viennent sans cesse se confronter à la silhouette trapue de Gosling, souvent filmé via des plans panoramiques somptueux. 
 La scénographie de Villeneuve sert avant tout le récit. Avec la même dualité qui opposait les êtres tentaculaires de Premier Contact à leur propre vaisseau, il confronte sans cesse l’organique au minéral. Malgré la présence écrasante de la pierre et du métal, un filet d’eau ou de lumière rappelle toujours l’existence du vivant. C’est notamment le cas dans les bureaux de Niander Wallace, un homme qui pense que ses robots peuvent devenir plus humains que leur modèle. Le réalisateur n’a pas simplement compris l’essence même du film original, il a réussi à véritablement la retranscrire à l’écran.
Sans rentrer plus dans les détails, Villeneuve laisse longtemps planer le doute sur la nature de l’agent K, un blade runner prenant peu à peu conscience qu’il élimine des gens qui lui ressemble. Face à un secret qui remet l’ensemble de la société en cause, le réalisateur fusionne la petite histoire à la grande, et conclut une bonne partie de l’arc narratif débuté en 82. Il prend même son temps pour le faire, ce qui pourrait déplaire à ceux qui s’attendaient à une suite plus explosive et portée sur l’action. Ils seront néanmoins maintenus en éveil par la tonitruante bande-son d’Hans Zimmer, toutefois moins distinguée que celle de Vangelis.

jeudi 5 octobre 2017

Et Dieu seul sait comment je dors. A.Mabanckou

Où est la vérité? Longtemps, ils l'ont cherchée. Ils ont alors raconté l'histoire de cet homme à leur manière. Ils ont cru tout dire. Ils ont cru tout dévoiler. Pourtant la part de l'ombre s'est étalée comme une tache noire et grasse sur un linge blanc. Restent à présent les miettes des rumeurs, les tessons des ragots et les épluschures des on-dit...

Un Antillais, Auguste-Victor, natif de Saint-Sauveur, est hanté par un passé ténébreux, par l'image permanente d'un enfant qui pleure dans un berceau et par une femme aux "traits indous", aux "longs cheuveux ondoyants", au regard de nymphe, cette femme qui est la seule éclaircie de son existance, cette femme qui lui fit même oublier l'ingratitude de son physique. Et puis, il y a Makabana, le vieil africain, bossu, personnage solitaire, énigmatique et curieux, échoué en Guadeloupe, depuis un demi-siècle. Il croise pour la première fois Auguste-Victor. A partir de ce jour là, il ne dormira plus...