vendredi 31 juillet 2020

L'autre face de la Lune C.Lévi-Strauss

  • Malgré le titre, cet ouvrage n’a rien à voir avec la sélénologie, mais bien avec la japonologie, en regroupant métaphoriquement un ensemble de réflexions censées présenter la face cachée de la
    culture japonaise. Préfacé par Junzo Kawada, anthropologue de l’université Kanagawa de Yokohama et traducteur de Tristes Tropiques en japonais, cet ouvrage posthume intéressera directement les Océanistes, car il ouvre et tourne le regard non seulement vers le Japon, mais embrasse d’un point de vue universel l’ensemble des relations entre civilisations riveraines. Peut-être même est-ce le livre où le regard porte le plus loin. Il s’agit moins de distance physique que de l’appréhension du caractère universel de tout geste, même le plus quotidien. En ce sens, il n’est plus question de tracer la courbure des espaces, mais plutôt celle des temps. Comme dans Anthropologie structurale, ce livre est un recueil d’articles, tous publiés antérieurement dans des revues diverses, à l’exception de l’entretien accordé par l’auteur à son préfacier, à Paris, à la télévision nippone NKH, en 1993.

mardi 28 juillet 2020

Une vie à coucher dehors S.Tesson

L'asphalte
-Salaud!
On entendait tinter les bouteilles longtemps avant d'apercevoir le livreur. Chaque soir, la sène était la même: Ëdolfius se rangeait pour laisser passer le camion et se protégeait le nez avec son foulard, mais la poussière lui fourrageait les muqueuses et lui laissait un goût d'emplâtre dans la bouche. Il toussait, crachait, s'étranglait. Un petit filet de bave brunie lui coulait dan sla barbe. Alors il insultait le livreur, la piste, sa vie. On ne pèse pas grand chose sur cette terre lorsqu'on en est réduit à gueuler contre la poussière-

Quinze nouvelles nous contant le tragique de l'homme. Tesson nous fait voyager dans le temps et dans l'espace avec un fil conducteur au-travers de ses textes : la fatalité, le destin, la nature au-dessus des hommes. Il nous propose une vision assez pessimiste et tragique de la vie et de nos sociétés. On  voyage au large de la Mer Egée, dans une forêt de Sibérie, dans la campagne anglaise, sur un champ de mines en Afghanistan, dans un village du Népal, dans une communauté évangéliste au Texas, en Iran, à Dijon, dans les glens écossais, dans le Pacifique, dans un phare du finistère... Des histoires tragiques pour la plupart. La fatalité implacable, l'espérance des hommes, les forces de la nature, l'absurdité de l'existence, le choc de la modernité, la société de consommation, la révolte des femmes, le poids de la religion...


samedi 25 juillet 2020

Quand sort la recluse F.Vargas

Adamsberg, assis sur un rocher de la jetée du port, regardait les marins de Grimsey rentrer de la pêche quotidienne, amarrer, soulever les filets. ici, sur cette petite île islandaise, on l’appelait « Berg ». Vent du large, onze degrés, soleil brouillé et puanteur des déchets de poisson. Il avait oublié qu’il y a un temps, il était commissaire, à la tête de vingt-sept agents de la Brigade criminelle de Paris, 13ème arrondissement. Son téléphone était tombé dans les excréments d’une brebis et la bête l’y avait enfoncé d’un coup de sabot précis, sans agressivité. Ce qui était une manière inédite de perdre son portable, et Adamsberg l’avait appréciée à sa juste valeur.

On rencontre des araignées, loxosceles rufescens, les araignées recluses et inévitablement ça nous mènera à ces femmes recluses apparues au Moyen-Age selon Danglard. Les circonvolutions complexes du cerveau de notre commissaire Adamsberg vont générer des tas de « proto-pensées », de ces bulles obsédantes qui le laissent tout à coup tétanisé en plein déplacement, figé et hagard. Fred Vargas signe un polar érudit et élégant, finement écrit, qui peut faire autant des liens sémantiques entre le monde des insectes et celui des humains que des références au Moyen-Âge tout en développant une intrigue touffue.

samedi 18 juillet 2020

Un lieu incertain F.Vargas

Le commissaire Adamsberg savait repasser les chemises, sa mère lui avait appris à aplatir l'empiècement d'épaule et à lisser le tissu autour des boutons. Il débrancha le fer, rangea les vêtements dans la valise. Rasé, coiffé, il partait pour Londres, il n'y avait pas moyen de s'y soustraire.
Il déplaça sa chaise pour l'installer dans le carré de soleil de la cuisine. La pièce ouvrait sur trois côtés, il passait donc son temps à décaler son siège autour de la table ronde, suivant la lumière comme le lézard fait le tour du rocher. Adamsberg posa son bol de café côté Est et s'assit dos à la chaleur.
Il était d'accord pour aller voir Londres, sentir si la Tamise avait la même odeur de linge moisi que la Seine, écouter comment piaillaient les mouettes. Il était possible que les mouettes piaillent différemment en anglais qu'en français. Mais ils ne lui en laisseraient pas le temps. Trois jours de colloque, dix conférences par session, six débats, une réception au ministère de l'Intérieur. Il y aurait plus d'une centaine de flics haut de gamme tassés dans ce grand hall, des flics et rien d'autre venus de vingt-trois pays pour optimiser la grande Europe policière et plus précisément pour «harmoniser la gestion des flux migratoires». C'était le thème du colloque.
La langue est un des thèmes du roman : incapacité à parler une langue étrangère banale et faculté à intégrer les mots d'une langue complexe, écriture latine et écriture cyrillique, confusion des sens, invention de mot (le "Plog", à la fois enfantin et génial dans ce qu'il représente et de par son origine, son "étymologie"), absence de mots pour nommer ce qui n'a jamais existé etc.

mardi 14 juillet 2020

Farewell

2019 Estados Unidos 100min Dirección: Lulu Wang Reparto: Awkwafina, Tzi Ma, Jim Liu, Gil Perez-Abraham, Diana Lin, Yongbo Jiang, Shuzhen Zhou, Hong Lu, Xiang Li
Billi es una mujer, de nacionalidad chino-americana, que regresa a su país natal cuando se entera de que su abuela padece un cáncer terminal. Las cosas no mejoran cuando esta se da cuenta de que su familia sabía que la anciana tenía esta enfermedad y había decidido ocultarlo. Billi debe apartar estos problemas a un lado para participar en una boda familiar que resultará ser el último gran evento en el que esté su abuela.
Wang se basó en su experiencia personal para construir ‘The Farewell’, en la cual la relación entre Billi (Awkwafina) y su abuela Nai Nai (Shuzhen Zhao) la que sirve como gran hilo conductor, con la primera reflejando en todo momento la pena que siente sin poder expresarla de forma directa y la segunda siguiendo con su vida como si nada porque cree estar sana como una rosa.

mercredi 8 juillet 2020

El francotirador paciente A. Pérez-Reverte

Eran lobos nocturnos, cazadores clandestinos de muros y superficies, bombarderos sin piedad que se movían en el espacio urbano, cautos, sobre las suelas silenciosas de sus deportivas. Muy jóvenes y ágiles. Uno alto y otro bajo. Vestían pantalones vaqueros y sudaderas de felpa negra para camuflarse en la oscuridad; y, al moverse, en las mochilas manchadas de pintura tintineaban sus botes de aerosol provistos de boquillas apropiadas para piezas rápidas y de poca precisión. El mayor de los dos tenía dieciséis años. Se habían concido en el metro dos semanas atrás, por ñas mochilas y el aspecto, mirándose de reojo hasta que uno de ellos hizo con un dedo, sobre el cristal, el gesto de pintar algo.
 Muy entretenido, ágil, quizá porque ahonda en el tema de lo que es arte y de lo que no lo es, del arte callejero, del significado de Arte, en mayúsculas, en la actualidad. El grafiti es una forma de arte callejero, fuera de convencionalismos, libre por ser ilegal, arriesgado y extremo. Y esas reflexiones tienen cabida en el libro a la vez que un relato de acción.

mardi 7 juillet 2020

La vida era eso C. Amoraga

Whitney Houston suena en la radio mientras William prepara café. La cocina está desordenada y todavía conserva los restos de la cena de ayer. No les gusta Whitney, pero es lo que hay, y canta ajena a la indiferencia. Whitney Houston suena en la radio mientras William prepara café. La cocina está desordenada y todavía conserva los restos de la cena de ayer.
La caja de la pizza está sobre la encimera, aún con las dos porciones que Giuliana dijo que metería en el frigorífico. William respondió:
    —Eso, metelas esta noche y así las tirás mañana.
Ella le miró, molesta por el comentario, pero al verle la cara se dio cuenta de que sonreía y le contestó:
    —Boludo.
Había sido una buena tarde. Fueron juntos a la tutoría de la clase de Marie, que últimamente andaba poco fina con las matemáticas y en casa estaba a menudo como melancólica. La profesora los tranquilizó. Tiene nueve años, les dijo, es normal que se descentre de vez en cuando. Todavía es una niña.

La vida era eso, es ante todo una novela de amor. Eso sí, un amor muy realista, porque lejos de la idealización que puede suponer la muerte frente a un ser querido, Giulliana es consciente de hasta que punto su relación estuvo a punto de irse al traste en numerosas ocasiones. Pero aún con eso, siguieron juntos y hoy una vez muerto, recuerda y añora aquellos momentos felices. leído hasta pág 147

dimanche 5 juillet 2020

La verdadera historia de la banda de Kelly J.Kurzel

Australia 2019 Western Acción 124 min Adaptación de la novela de Peter Carey.
Dirigida por Justin Kurzel Con George MacKay, Charlie Hunnam, Russell Crowe, Nicholas Hoult, Essie Davis, Claudia Karvan, Thomasin McKenzie, Harry Greenwood, Jacob Collins-Levy, Sean Keenan, Earl Cave, Amy Christian, Markella Kavenagh, Orlando Schwerdt, Marlon Williams, Louis Hewison
La historia de Ned Kelly, el famoso bandolero que plantó cara a las fuerzas coloniales en la Australia del Siglo XIX, ha sido objeto de numerosas adaptaciones en diversos medios desde hace ya más de un siglo.
La película se divide en tres actos, siendo el primero de ellos el más atractivo. El episodio de la infancia de Kelly es sin duda el más hermoso a nivel visual, además del clímax. Pero si ese primer tercio del metraje es más o menos ligero y siempre interesante, lo que está por venir, ya en la edad adulta de un protagonista encarnado por el excelente George MacKay no resulta tan fluido.

mercredi 1 juillet 2020

La captura de Macalé A.Camilleri

Lo despertó en plena noche un escándalo de gritos y llantos procedente del comedor. Era raro, porque tanto los gritos como los llantos sonaban ahogados, como si los que estuvieran armando el follón no quisieran que se oyera el follón que estaban armando.

Michilino, que era un niño de menos de seis años pero muy listo, miró desde la camita en que estaba acostado hacia la cama grande donde dormían sus padres. No estaban, se habían levantado y, por tanto, debían de ser ellos los que armaban el follón: en efecto, cuando aguzó el oído distinguió con nitidez que quien lloraba y hablaba a gritos que no se entendían era su madre, mientras que su padre intervenía de vez en cuando a media voz: 
- ¡Ya basta, Ernesti!¡Vas a despertar a todo el pueblo!¡Ten cuidado, Ernesti, que como me cabree esto va a acabar mal!
Fábula sobre la brutalidad y la inocencia traicionada. Sicilia, año de gracia de 1935, en plena guerra de Abisinia. Michelino es un niño de seis años, hijo de un fascista ejemplar y prohombre de Vigâta, Michelino se abre paso en un mundo enfermo y peligroso, descubriendo, demasiado rápido como para salir indemne, la cara oscura y miserable de los adultos. Jesucristo y Mussolini se alian.