dimanche 8 octobre 2017

Blade Runner 2019 D.Villeneuve

Blade Runner 2049 est un film visuellement superbe. Peut-être plus que son aîné. Bien que dominée par l’obscurité et le brouillard, la lumière perce enfin. Si Roger Deakins (le directeur de la photographie) n’a plus rien à prouver, il livre à bientôt 70 ans une œuvre en forme de requiem. Les plans prennent l’allure de tableaux dont la symétrie subjugue. Le Britannique s’emploie à jalonner les lignes de force de toute sorte d’éléments, avec une précision mathématique. Un arbre, un bâtiment ou un rayon de soleil viennent sans cesse se confronter à la silhouette trapue de Gosling, souvent filmé via des plans panoramiques somptueux. 
 La scénographie de Villeneuve sert avant tout le récit. Avec la même dualité qui opposait les êtres tentaculaires de Premier Contact à leur propre vaisseau, il confronte sans cesse l’organique au minéral. Malgré la présence écrasante de la pierre et du métal, un filet d’eau ou de lumière rappelle toujours l’existence du vivant. C’est notamment le cas dans les bureaux de Niander Wallace, un homme qui pense que ses robots peuvent devenir plus humains que leur modèle. Le réalisateur n’a pas simplement compris l’essence même du film original, il a réussi à véritablement la retranscrire à l’écran.
Sans rentrer plus dans les détails, Villeneuve laisse longtemps planer le doute sur la nature de l’agent K, un blade runner prenant peu à peu conscience qu’il élimine des gens qui lui ressemble. Face à un secret qui remet l’ensemble de la société en cause, le réalisateur fusionne la petite histoire à la grande, et conclut une bonne partie de l’arc narratif débuté en 82. Il prend même son temps pour le faire, ce qui pourrait déplaire à ceux qui s’attendaient à une suite plus explosive et portée sur l’action. Ils seront néanmoins maintenus en éveil par la tonitruante bande-son d’Hans Zimmer, toutefois moins distinguée que celle de Vangelis.

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