Blade Runner 2019 D.Villeneuve
Blade Runner 2049 est un film visuellement superbe. Peut-être
plus que son aîné. Bien que dominée par l’obscurité et le brouillard, la
lumière perce enfin. Si Roger Deakins (le directeur de la photographie)
n’a plus rien à prouver, il livre à bientôt 70 ans une œuvre en forme
de requiem. Les plans prennent l’allure de tableaux dont la symétrie
subjugue. Le Britannique s’emploie à jalonner les lignes de force de
toute sorte d’éléments, avec une précision mathématique. Un arbre, un
bâtiment ou un rayon de soleil viennent sans cesse se confronter à la
silhouette trapue de Gosling, souvent filmé via des plans panoramiques
somptueux.
La scénographie de Villeneuve sert avant tout le récit. Avec la même dualité qui opposait les êtres tentaculaires de Premier Contact
à leur propre vaisseau, il confronte sans cesse l’organique au minéral.
Malgré la présence écrasante de la pierre et du métal, un filet d’eau
ou de lumière rappelle toujours l’existence du vivant. C’est notamment
le cas dans les bureaux de Niander Wallace, un homme qui pense que ses
robots peuvent devenir plus humains que leur modèle. Le réalisateur n’a
pas simplement compris l’essence même du film original, il a réussi à
véritablement la retranscrire à l’écran.
Sans rentrer plus dans les détails, Villeneuve laisse longtemps planer
le doute sur la nature de l’agent K, un blade runner prenant peu à peu
conscience qu’il élimine des gens qui lui ressemble. Face à un secret
qui remet l’ensemble de la société en cause, le réalisateur fusionne la
petite histoire à la grande, et conclut une bonne partie de l’arc
narratif débuté en 82. Il prend même son temps pour le faire, ce qui
pourrait déplaire à ceux qui s’attendaient à une suite plus explosive et
portée sur l’action. Ils seront néanmoins maintenus en éveil par la
tonitruante bande-son d’Hans Zimmer, toutefois moins distinguée que
celle de Vangelis.
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