jeudi 26 avril 2018

L'exil est mon pays. I.Alonso

Rue de Rivoli
Mon père marche dans les rues de Paris après que son contact du parti communiste, quelque part dans les hauteurs de Ménilmontant, lui a signifié qu'il ferait mieux de s'évanouir dans la nature et de ne plus jamais réapparaître. Angel est en France depuis vingt-quatre heures et du pays, il en a vu. Il a raconté mille fois comment il a traversé, perdu dans ses pensées, trois arrondissements. je ne peux que les imaginer, ses pensées, puisqu'il n'en a jamais rien dit. Derrière lui, deux ans de guerre, neuf mois de camp, dix ans de clandestinité, trois ans de prison. Et le parti le passe par pertes et profits. Il est seul. Il marche dans les rues d'une ville inconnue dont il ne parle pas la langue. Il n'a nulle part où aller, son passé vient de s'anéantir, il n'a pas d'avenir. Et pas d'autre présent que le bruit de ses pas sur le pavé parisien. Il marche, marche dans la nuit.

mercredi 25 avril 2018

Rencontre avec Abdellah Taïa

A l'occasion de la parution de la traduction en espagnol de son livre "Celui qui est digne d'être aimé" La Central organise une rencontre avec l'écrivain.
Né (1973) et élévé au Maroc, au sein d'une famille pauvre, c'est finalement grâce aux sacrifices de sa mère qu'il peut faire des études de littérature française à l'université de Rabat. Il raconte combien le prix du bus qu'il devait prendre pour se rendre de Salé où il habitait jusqu'au campus de Rabat représentait beaucoup pour sa famille; il avoue avoir cherché des hommes adultes qui lui paient un sandwich. 
Homosexuel, il en a souffert très tôt, a été abusé et n'a pas trouvé la protection auprès de sa famille, il était différent et a dû se défendre seul des conséquences de son choix.
En ce qui concerne le français qu'il a adopté comme langue d'écriture, il se dit partagé, car s'il est vrai que c'est la langue de la liberté c'est en même temps la langue du colonisateur. C'est aussi la langue de l'élite marocaine aujourd´hui et c'est pourquoi il l'a choisie, et bien sûr parce qu'il habite en France depuis plus de vingt ans, et parce que grâce au français ses livres atteignent un public plus large.
 "Lettres portugaises" qui est un roman épistolaire, en prose dans lequel Mariane, religieuse portugaise, écrit 5 lettres à son amant qui l’a délaissée pour retourner en France, lui a donné l'idée d'écrire ce dernier livre qui se compose de quatre lettres, la première à sa mère, les autres à son amant.
C'est par curiosité que j'ai assisté à la rencontre. Après avoir lu trois de ses livres, "Une mélancolie arabe, 2008; Infidèles, 2012; L'Armée du Salut (2006) je voulais l'écouter. Les sujets reviennent, les mêmes que dans ses livres, une homosexualité qui l'a marqué, les origines, car il y a beaucoup de récit personnel dans ses livres.

dimanche 22 avril 2018

La société de la fatigue Byung-Chul Han

La société du burn out
Dans Promeéhée, récit très mystérieux, Kafka entreprend de réinterpréter la légende de Prométhée. Sa première tentative se trouve au passage suivant:"Les dieux se fatiguèrent, les aigles se fatiguèrent, la plaie se referma fatiguée." J'aimerais réinterpréter autrement cette légende de Prométhée et la transformer en une scène se jouant dans la psyché même du sujet performant d'aujourd´hui, violent envers lui-même et en guerre contre lui.-même. Comme chacune le sait, en donnant le feu aux hommes, Prométhée leur a aussi donné le travail. Aujourd´hui, le sujet performant qui s'imagine libre, est en réalité enchaîné comme Prométhée. Un aigle dévore son foie qui se régénère constamment. Cet aigle on peut le voir comme son alter ego.
"La société d'aujourd´hui est une société de la performance qui ne cesse de se débarrasser de la négativité de l'interdit et de la règle et  se voit comme une société de la liberté. le verbe qui caractérise la société de la performance, n'est pas le freudien "devoir", c'est "pouvoir".   ....La liberté d'autrui se change en un rapport narcissique à soi-même.... Le manque de rapport à autrui provoque une crise de gratification.  ...Il n'est pas possible de se récomposer soi-même ou d'avoir de la reconnaissance pour soi-même.  Le monde virtuel est dépourvu d'alterité et de capacité de résistance. Dans les espaces imaginaires de la virtualité, le Moi narcissique rencontre avant tout lui-même. La virtualisation et la numérisation font de plus en plus disparaître le réel qui se fait surtout remarquer par sa capacité de résistance.  ...

vendredi 20 avril 2018

El cuento de la criada M.Atwood

Dormíamos en lo que , en otros tiempos, había sido el gimnasio. El suelo, de madera barnizada, tenía pintadas líneas y círculos correspondientes a diferentes deportes. Los aros de baloncesto todavía existían, pero las redes habían desaparecido. La sala estaba rodeada por una galeria destinada al público, y me pareción percibir, como en un vago espejismos residual, el olor acre del sudor mezclado con ese toque dulce de la goma de mascar y el perfume de las chicas que se encontraban entre el público, vestidas con faldas de fieltro-así las había visto yo en las fotos-, más tarde con minifaldas, luego con pantalones, finalmente con un solo pendiente y peinadas con crestas de rayas verdes.
La historia de El cuento de la criada se centra en una espeluznante distopía en la que se narra, a través de una voz femenina en primera persona, un futuro en el que, tras unas guerras con armas nucleares, los Estados Unidos se han transformado en la república de Gilead, una suerte de teocracia basada en el puritanismo y en la interpretación extrema del Antiguo Testamento en el que la sociedad se estructura y organiza de manera patriarcal y arcaica.
Las distopias están de moda, esta debe mucho a 1984, es muy cinematográfica en la descripción del mundo que rodea a Defred, no es de extrañar que la hayan convertido en serie y esté teniendo tanto éxito. Dicen que es una novela feminista, no entiendo muy bien porqué, padecen más que se rebelan.
Los Comandantes y las Esposas parecen llevar una vida insulsa y aburrida; curioso haber escogido el rojo para vestir a las Criadas, El rojo simboliza el poder, la acción, color al que se asocia con la vitalidad, la ambición y la pasión, de todo ello carecen las Criadas.

vendredi 13 avril 2018

La saison de l'ombre L.Miano

Elles l'ignorent, mais cela leur arrive au même moment. Celles dont les fils n'ont pas été retrouvés ont fermé les yeux , au bout de plusieurs nuits sans sommeil. Les cases n'ont pas toutes été rebâties après le grans incendie. Regroupées dans une habitation distante des  autres, elles combattent de leur mieux le chagrin. Le jour durant, elles ne disent rien de l'inquiétude, ne prononcent pas le mot de perte, ni les noms de ces fils que l'on n'a pas revus. En l'absence du guide spirituel, lui aussi perdu on ne sait où, le Conseil a pris les décisions qui semblaient s'imposer. Des femmes ont été consultées: les plus âgées. Celles qui ne voient plus leur sang depuis de longues lunes. Celles que le clan considère désormais comme les égales des hommes.
On est en Afrique. C'est le clan qui compte avant tout. La communauté doit être protégée, le chagrin mis à l'écart. La société fonctionne depuis toujours selon des codes que chaque individu, hommes, femmes, enfants, respectent. Leur monde s'arrête non loin de là, toujours dans la brousse, où vit un autre peuple, plus nombreux, plus puissant, les Bwele. Les Mulongo commercent et entretiennent avec eux de bonnes relations. Personne n'est allé au delà.
Ce roman s'incrit  dans la littérature qui donne voix à ceux qui en ont été privés, les Africains réduits en esclavage par la Traite.

lundi 9 avril 2018

Un beau soleil intérieur C.Denis

France 2017 Comédie dramatique 94mn Réalisé par Claire Denis, dialogues Christine Angot. Avec Juliette Binoche, Gérard Depardieu, Xavier Beauvois, Philippe Katerine, Josiane Balasko, Alex Descas, Laurent Grevill, Bruno Poladydès.

L'héroïne du film est Isabelle, artiste peintre divorcée, mère d'une enfant, qui voudrait vivre un vrai et grand amour... et dont le film va décliner les désillusions d'homme en homme, du comédien alcoolo au banquier marié, du galeriste au médium, du jeune au vieux, du gros au maigre... Il paraît que le point de départ de Claire Denis et de Christine Angot ce sont les Fragments d'un discours amoureux de Roland Barthes.
«C'est un film fait par des bobos, pour des bobos parisiens et la bourgeoisie germanopratine vivant dans de beaux appartements». De plus, le critique regrette qu'Un beau soleil intérieur soit androphobe, ne dépeignant que des personnages masculins odieux. «Il incarne le cinéma français le plus détestable, tout en étant admirablement joué. C'est ridicule». Jean-Christophe Buisson
Juliette Binoche est sublime, magnifiquement filmée comme elle ne l’a sans doute jamais été. Mais c’est bien là, malheureusement, le seul atout du film. Les dialogues de Christine Angot n’y changeront rien. Le film reste superficiel, cette artiste ne montre aucun intérêt pour l'art, pour la vie, centrée sur elle-même. Du verbiage ennuyeux qui met mal à l'aise.
















vendredi 6 avril 2018

Concierto de San Ovidio

Texto Antonio Buero Vallejo Dirección Mario Gas  Reparto: José Luís Alcobendas, Lucía Barrado, Jesús Berenguer, Mariana Cordero, Pablo Duque, Nuria García Ruíz, Javivi Gil Valle, José Hervás, Alberto Iglesias, Lander Iglesias, Ricardo Moya, Aleix Peña, Agus Ruiz, Germán Torres.
Desarrollada en un hospicio del París de 1771, El Hospital de los Quince Veintes, Valindín, un negociante, consigue que la monja que regenta la institución permita que, a cambio de doscientas libras, seis mendigos ciegos que allí se acogen puedan tocar instrumentos musicales en la inminente fiesta de San Ovidio. Al contrario de lo que los pobres ciegos se piensan, Valindín no es su salvador, sino un mangante que lo único que busca es aprovecharse de su condición de ciegos para ridiculizarlos y sacar beneficio económico de la situación. El concierto de San Ovidio viene a replantear el tema de la ceguera, ahora en circunstancias distintas de las de En la ardiente oscuridad. Por otra parte, sitúa el tema social en un plano que hasta ese momento Buero Vallejo no había abordado explícitamente: el de la lucha de clases.
En el montaje, en el que también se interpreta música en directo, intervienen 14 actores de los 28 personajes de la obra de Buero Vallejo, por lo que el director ha recurrido a la videoescena para algunas escenas.Encarnan a los dos contendientes Alberto Iglesias, muy sólido en la piel del primero, y José Luis Alcobendas, que borda al sinuoso depredador autoproclamado filántropo. Buen trabajo conjunto de un reparto redondo, en el que destaca el delicado desgarro que Lucía Barrado otorga a su Adriana y la expresividad inocente con que Lander Iglesias dibuja al cantante discapacitado Gilberto.

mercredi 4 avril 2018

Les grands esprits O.Ayache-Vidal

France, 2017 Comédie 1h46  Avec  Denis Podalydès, 
Un jour qu’il pérore sur la nécessité d’envoyer dans les banlieues les meilleurs et les plus expérimentés des professeurs, François Foucault est pris au mot par une représentante du ministère de l’Education nationale. Le voilà obligé de quitter son prestigieux lycée parisien et de passer le périphérique, direction le collège Barbara de Stains. Sa mission : analyser les problèmes des enseignants et ceux des élèves dans un établissement difficile, tout en faisant la classe aux « sauvageons »…
Ce scénario, qui tombe à pic, est malheureusement abandonné en route. Le réalisateur fait trop vite fondre le cœur de son François Foucault : ce grand esprit s’éprend d’une collègue, en couple avec un prof de maths borné, et il découvre que les sales gosses qu’il initie aux Misérables ont des talents cachés. Même si la démonstration est un brin convenue, on sent l’envie sincère de redonner espoir en l’éducation ! Le film ne manque pas de qualités, bien sûr. Entre les élèves et la caméra, une rencontre a lieu, qui apporte de la vérité aux sujets abordés : la discipline, la pédagogie… Quant à Denis Podalydès, enseignant « supérieur » contraint de revoir ses classiques, il trouve, avec une belle évidence, la note juste.