mercredi 25 avril 2018

Rencontre avec Abdellah Taïa

A l'occasion de la parution de la traduction en espagnol de son livre "Celui qui est digne d'être aimé" La Central organise une rencontre avec l'écrivain.
Né (1973) et élévé au Maroc, au sein d'une famille pauvre, c'est finalement grâce aux sacrifices de sa mère qu'il peut faire des études de littérature française à l'université de Rabat. Il raconte combien le prix du bus qu'il devait prendre pour se rendre de Salé où il habitait jusqu'au campus de Rabat représentait beaucoup pour sa famille; il avoue avoir cherché des hommes adultes qui lui paient un sandwich. 
Homosexuel, il en a souffert très tôt, a été abusé et n'a pas trouvé la protection auprès de sa famille, il était différent et a dû se défendre seul des conséquences de son choix.
En ce qui concerne le français qu'il a adopté comme langue d'écriture, il se dit partagé, car s'il est vrai que c'est la langue de la liberté c'est en même temps la langue du colonisateur. C'est aussi la langue de l'élite marocaine aujourd´hui et c'est pourquoi il l'a choisie, et bien sûr parce qu'il habite en France depuis plus de vingt ans, et parce que grâce au français ses livres atteignent un public plus large.
 "Lettres portugaises" qui est un roman épistolaire, en prose dans lequel Mariane, religieuse portugaise, écrit 5 lettres à son amant qui l’a délaissée pour retourner en France, lui a donné l'idée d'écrire ce dernier livre qui se compose de quatre lettres, la première à sa mère, les autres à son amant.
C'est par curiosité que j'ai assisté à la rencontre. Après avoir lu trois de ses livres, "Une mélancolie arabe, 2008; Infidèles, 2012; L'Armée du Salut (2006) je voulais l'écouter. Les sujets reviennent, les mêmes que dans ses livres, une homosexualité qui l'a marqué, les origines, car il y a beaucoup de récit personnel dans ses livres.

Aucun commentaire: