La saison de l'ombre L.Miano
Elles l'ignorent, mais cela leur arrive au même moment. Celles dont les fils n'ont pas été retrouvés ont fermé les yeux , au bout de plusieurs nuits sans sommeil. Les cases n'ont pas toutes été rebâties après le grans incendie. Regroupées dans une habitation distante des autres, elles combattent de leur mieux le chagrin. Le jour durant, elles ne disent rien de l'inquiétude, ne prononcent pas le mot de perte, ni les noms de ces fils que l'on n'a pas revus. En l'absence du guide spirituel, lui aussi perdu on ne sait où, le Conseil a pris les décisions qui semblaient s'imposer. Des femmes ont été consultées: les plus âgées. Celles qui ne voient plus leur sang depuis de longues lunes. Celles que le clan considère désormais comme les égales des hommes.
On est en Afrique. C'est le clan qui compte avant tout. La communauté
doit être protégée, le chagrin mis à l'écart. La société fonctionne
depuis toujours selon des codes que chaque individu, hommes, femmes,
enfants, respectent. Leur monde s'arrête non loin de là, toujours dans
la brousse, où vit un autre peuple, plus nombreux, plus puissant, les
Bwele. Les Mulongo commercent et entretiennent avec eux de bonnes
relations. Personne n'est allé au delà.
Ce roman s'incrit dans la littérature qui donne voix à ceux qui en ont été privés, les Africains réduits en esclavage par la Traite.
Ce roman s'incrit dans la littérature qui donne voix à ceux qui en ont été privés, les Africains réduits en esclavage par la Traite.
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