Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu'on est célibataire, on a la sensation d'être dans le couloir de la mort. Les vacances d'été sont depuis longtemps oubliées, la nouvelle année est encore loin ; la proximité du néant est inhabituelle.
Le lundi 23 novembre, Bastien Doutremont décida de se rendre au travail en métro. En descendant à la station Porte de Clichy, il se retrouva face à cette inscription dont lui avaient parlé plusieurs de ses collègues les jours précédents. Il était un peu plus de dix heures du matin: le quai était désert.
Nous
sommes en 2027, quelques mois avant l'élection présidentielle. Paul
Raison, inspecteur du Trésor de 47 ans, travaille au Cabinet du ministre
de l'Economie et des Finances, Bruno Juge (clone de Bruno le Maire),
dont il est très proche. le père de Paul, Edouard, un ancien de la DGSI,
a eu un très grave AVC dont l'issue sera probablement fatale. Avec la
femme de Paul, Prudence, il ne se passe plus rien : ce sont deux
étrangers qui cohabitent dans un splendide duplex sur le parc de Bercy.
Paul a une soeur bigote mais au fond très humaine, Anne-Cécile,
qui est mariée à un notaire au chômage, tous deux habitant Arras et
votant RN, et un frère, Aurélien, qui travaille comme restaurateur d'oeuvres
d'art au Ministère de la Culture et est marié à un dragon, la perfide
Indy , personnage le plus négatif du roman (et qui m'a beaucoup fait
rire). La campagne présidentielle se déroule sur fond d'attentats
terroristes très bizarres, qui, du moins au début, ne font pas de mort ;
on ne voit pas très bien qui en est à l'origine ni ce qu'ils
revendiquent.Un grand roman, qui associe – chose rare – la qualité littéraire au
plaisir de lecture qu'on y prend.