Loin de Douala M. Lobe
C'est un soir de février 2014 et la grande saison sèche est bien installée. Même les mouches, essoufflées, n'ont plus la force de vrombir. Elles voltigent quelques secondes puis s'arrètent.
Il est bientôt minuit à Bonamoussadi, quartier résidentiel au nord d ela ville de Douala. Vers la boulangerie Bijou, à quelques blocs de notre maison, des bars ferment dans un bruit métallique de chaînes et de cadenas. Des soûlards béguètent. Ils exigent une dernière bière: "Sinon on cas-sse tout ici-là!" Les tenancières à la voix fluette rigolent et les envoient paître; "Allez, dégagez! Bande d'ivrognes!" L'écho de leurs rires retentit comme une stridente sirène de police. A une centaine de mètres, rue centrale, le très fréquenté bar Empereur Bokassa répand les hits cadencés de la saison. On entend, au loin, un concert de coassements et le miaulement des chats errants.
Le roman est construit comme un road movie à la camerounaise.
C’est-à-dire sous une chaleur étouffante, dans des conditions
apocalyptiques de température et de pression. (…) On voit plusieurs
strates du Cameroun très contrastées. (…) Ce roman ressemble à une
enquête journalistique réalisée par deux jeunes camerounais qui se
cherchent en allant à la recherche de leur grand frère Roger qui rêve de devenir un champion du ballond rond. Lobe réinvente la langue française, y injecte un parler local et marque son écriture de sa personnalité. Recommande.
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