mardi 10 mai 2016

Sigmaringen P.Assouline

Un jour, nous avons recommencé à prendre des trains qui partent. La fidelité aux horaires n'est-elle pas un signe tangible de la renaissance d'un pays? Cela n'a l'air de rien mais le retour de l'exactitude a une certaine portée morale, après que nos grandes villes ont été dévastées par la guerre.Loué soit l'indicateur des chemins de fer.
Ce jeudi-là, j'arrive en avance à l'une des trois gares de Sigmaringen, la gare centrale dite du Wurtemberg, distincte des deux autres à vocation regionales, la gare Hohenzollern et la gare du Pays de Bade. Trop tôt, comme d'habitude, pour mieux jouir de l'atmosphère, ma place fût-elle dûment réservée. A nouveau des gens d'ici se reconnaissent , comme avant. La gare, théâtre des séparations et des retrouvailles, est enveloppée du parfum âcre du charbon,

En septembre 1944, un petit coin d'Allemagne nommé Sigmaringen, voit débarquer le gouvernement de Vichy, avec en tête le maréchal Pétain et le président Laval, leurs ministres, une troupe de miliciens et deux mille civils français qui ont suivi le mouvement, parmi lesquels un certain Céline. Pour les accueillir Hitler a mis à leur disposition le château des princes de Hohenzollern.  Tout repose désormais sur Julius Stein, le majordome général de l'illustre lignée.
Merci pour les Lieder de Schubert!

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