jeudi 2 janvier 2014

A bras le coeur M.Charef

Enfant, je portais des robes, c'est ma mère qui me l'a dit. Elle n'avait pas les moyens de m'acheter des pantalons. Une robe pour un enfant, ce n'est qu'un bout de tissu, ce qu'il y a de moins cher. Et puis, dans notre hameau planté au sommet d'un reg cailloteux, loin de la ville, il n'y avait pas de honte à ce qu'un garçon de quatre ans erre et joue nu-pieds ainsi vêtu.
Je portais donc une robe, qui sans doute tombait en haillons sur mes pieds, fuyant le veau qui s'amusait pa me renverser dans la poussière. Je riais aux éclats. je me sauvais; il me rattrapait dans un coin de la cour de notre gourbi et me culbutait sans peine d'un coup de tête.Il trépignait de joie.

Du reg algérien de son enfance au bidonville de Nanterre, dans les années 60. Expérience d'immigré qui doit se battre pour vivre. Récit attachant d'un gamin éveillé, tendre, affectueux avec sa mère et généreux avec ses semblables.

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