mercredi 8 septembre 2010

Syngué sabour Atiq Rahimi

La chambre est petite. Rectangulaire. Ell est étouffante malgré ses murs clairs, couleur cyan, et ses deux rideaux aux motifs d'oiseaux migrateurs figés dans leur élan sur un ciel jaune et bleu. Troués ça et là, ils laissent pénétrer les rayons du soleil pour finir sur les rayures éteintes d'un kilim. Au fond de la chambre, il y a un autre rideau. Vert. Il cache une porte condamnée. Ou un débarras.
La chambre est vide. Vide de tout ornement. Sauf sur le mur qui sépare les deux fenêtres où on a accroché un petit kandjar et, au-dessus du kandjar, une photo, celle d'un homme moustachu. Il a peut-être trente ans. Cheveux bouclés, visage carré, tenu entre parenthèses par deux favoris, taillés avec soin. Ses yeux noirs brillent. Ils sont petits, séparés par un nez en bec d'aigle.
Une femme veille son mari blessé dans une vulgaire bagarre, un héros de la Djihad à qui on l'a mariée et qu'elle a attendu trois ans. Il n'en finit pas de mourir, alors pour la première fois elle lui raconte ses secrets...rappelle Cinco horas con Mario.

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