vendredi 31 mai 2024

J'aurais voulu être Egyptien A. El Aswany

 Si je n'étais pas né égyptien, j'aurais voulu être égyptien. Mustapha Kamel

J'ai choisi de mettre ces mots en exergue parce que, de mon point de vue, ils sont ce que j'ai entendu de plus inepte de toute ma vie. Si celui qui les a prononcés était sincère, ils traduisent une sorte de fanatisme tribal si stupide que je me mets en colère chaque fois que j'y pense.

Que se serait-il passé si M. Mustapha Kamel était né chinois, par exemple, ou indien? Aurait-il repris la même formule pour exprimer sa fierté d'être chinois ou indien? Est-ce que cette fierté a la moindre valeur alors qu'elle est issue du hasard? Si, en revanche, Mustapha Kamel a choisi- en pleine conscience, comme il le prétend-d'être égyptien, il a fallu qu'il soit poussé à ce choix par des raisons importantes. Il a fallu qu'il trouve chez le peuple égyptien des qualités qui n'existent chez aucun autre peuple. Les Egyptiens se distinguent-ils comme les Allemands et les Japonais par leur sérieux et leur amour du travail?

Dès la première nouvelle le ton est donné. C'est évidemment tout sauf égyptien – il ne trouve à son peuple aucune qualité – qu'Issam aurait voulu être, étranger parmi les siens, et éprouvant pour l'Occident une dangereuse fascination…Frustration, fantasmes, folie et le piège va se refermer sur celui qui ose mettre en question la fausse gloire d'un régime rongé par la gangrène et qui comme toutes les dictatures n'a pour seule réponse que la répression.

Les autres nouvelles sont de la même veine, qu'elles dénoncent l'hypocrisie de la religion, la corruption du monde médical, la cruauté des enfants, la lourdeur des liens familiaux, l'injustice sociale, la lâcheté de ceux qui veulent réussir à tout prix, bref, une société qui ne fait pas rêver et offre peu de place au talent, à l'humour, à la jeunesse. Ces textes ont été censurés car trop critiques à l'égard de l'Égypte Cela dit j'ai préféré les romans plus aboutis.

jeudi 30 mai 2024

La Bayadera L.Hilaire

Ballet de la Opera de Munich. Dirección artística: Laurent Hilaire Ballet en dos actos y seis cuadros en la versión de Patrice Bart. Música de Ludwig Minkus con adaptación de María Babanina.

Reparto: Osiel Gouneo, Madison Young, Maria Baranova, Antonio Casalinho, Norbert Graf, Duración 2horas y 35 minutos Pausa 30 min.Orquesta titular del Teatro Real

Narra una historia de amor en un contexto exótico propio del momento histórico en el que nació, inmerso aún en la influencia del Romanticismo. "Trata sobre los grandes temas: el poder, las clases sociales, la traición, emociones que permiten que el público conecte muy bien con la historia", explicaba Hilaire.

mardi 28 mai 2024

Les cicatrices de la nuit A. Galien

Cet hôpital abandonné me fout les jetons: Jen'entends que le bruit de mes pas sur le sol. Rien d'autre n'existe autour de moi. J'ai laissé mes collègues derrière et je cours de plus en plus vite, dans la froideur du sanatorium d'Ardrycourt. La nuit est noire. Seule la lumière blafarde des rares néons qui fonctionnent encore me permet de voir où je mets les pieds. Je n'ai qu'une idée en tête. La sauver. A tout prix. Mon pied dérape et je manque de tomber. Putain de costard. J'ai cinquante ans, mon corps fatigue. Je serre fort mon arme. Si fort que j'ai l'impression que les mots Sig Pro resteront gravés dans ma paume.

Un excellent polar classique comme je les aime, écrit par un ancien de la Maison « Poulaga », ce qui permet de plonger tête baissée, happé par le récit, dans le monde interlope de la nuit et de la prostitution. le suspens est au rendez-vous. L'atmosphère, la tension qui entoure l'enquête sur le meurtre d'une jeune indic est parfaitement rendue.

dimanche 26 mai 2024

Rakhmaninov y la Consagración de la primavera

 


Anna Fedorova, piano
Franz Schubert Filharmonia
Tomàs Grau, director

S. RAKHMÀNINOV: Concierto para piano y orquesta núm. 3, op. 30.

I. STRAVINSKI: La Consagración de la Primavera

samedi 25 mai 2024

Revela't Vilassar de Dalt mai 24


 Cristina de Middel 

Sombras nada más de la serie 

Journey to the center 2021



Sam Wright

Pillar to post


Annie Wang  


vendredi 24 mai 2024

Ne me remerciez pas! M. Caroff

Soudain, le silence dans la petite salle. Des épaules se haussèrent, des sourires s'échangèrent, se muèrent en soupirs. Les étudiants ne connaissaient que trop les effets de manches de Jacques Gaubert en vue d'accrocher l'attention de son public. D'effet, en réalité, ça leur en faisait de moins en moins. Aux garçons, du moins. Non que les cours ou les conférences de cet enseignant ne fussent appréciées, mais quel besoin de les ponctuer de ces interruptions intempestives, puérils suspenses agrémentés de grimaces et de gestes figés? Sacré comédien, va!

On est dans un polar à l'ancienne avec ses défauts et ses qualités. Les défauts, un manque de suspense et de rythme dans la première partie et un peu trop dans la deuxième, une ambiance un peu trop cluedo et des personnages sans grands reliefs. Les qualités, une intrigue alambiquée, même si elle n'est pas très crédible  et une ambiance rétro qui ne m'a pas  séduit.

dimanche 19 mai 2024

El monstruo de los jardines Calderón de la Barca

 

DIRECCIÓN Y VERSIÓN Iñaki Rikarte 120 min             REPARTO
Iñigo Arricibita, Xavi Caudevilla, Cristina García,Ania Hernández,Nora Hernández,Antonio Hernández Fimia,Pascual Laborda,Cristina Marín-Miró,Felipe Muñoz,Miriam Queba,María Rasco,Marc Servera
 

Calderón nos lleva a los momentos previos a la guerra de Troya para descubrir el destino de Aquiles en una comedia mitológica en la que caben el humor, la tragedia y la reflexión filosófica. 

Divertida

samedi 18 mai 2024

La comedia humana Elliott Erwitt

“Para que una fotografía sea buena, debe tener equilibrio, forma y fondo. Pero para que sea muy buena también debe tener una magia indefinible”. Estas palabras de Elliott Erwitt se han convertido en la mejor forma de definir su extraordinaria y trascendental obra. Su pulsión por capturar la esencia de lo cotidiano con humor e ingenio, desde el corazón, ha hecho que pase a la historia como uno de los mejores fotógrafos del siglo XX. La exposición Elliott Erwitt. La comedia humana,  reúne 135 obras del fotógrafo a través de tres secciones : las personas, los animales y las formas.

La primera de ellas invita al visitante a observar las inolvidables capturas de Erwitt, que lograron convertir en extraordinarios momentos de la vida cotidiana; la segunda sección guarda las emblemáticas instantáneas en las que fue capaz de captar, de una manera única, a cualquier animal que se presentara frente a su objetivo y, al tiempo, reflejar la perspectiva de la mirada de los animales, sobre todo los perros; y la tercera, ofrece un recorrido por sus obras más abstractas a través de composiciones inesperadas, que conforman el escenario de esa comedia humana que quería mostrar.

vendredi 17 mai 2024

Qu'est-ce que j'irais faire au paradis? W.Hajar Rachedi

Gamin, j'avais côtoyé Ali pendant ces quelques étés algériens. Loin de ma cité des Peupliers. Loin des Stains. 1991, le dernier été avant la décennie noire. J'avais sept ans, lui quinze. Dans mon souvenir, on aurait dit un adulte avec une espièglerie d'enfant. Là-bas, l'adolescence n'existait pas vraiment. Il y avait une route qui séparait la vie en deux. Devant la maison, un terrain de jeu, le chahut et les fous rires ravageurs. En face, un minuscule café devant lequel se tenaient des hommes. Du jour au lendemani, on basculait de l'autre côté  comme si, pendant la nuit, quelqu'un était venu vous souffler à l'oreille le rôle que vous deviez désormais tenir. Très vite, au bout des doigts, s'imprimaient les mêmes taches jaunes des clopes trop goudronnées. Sur les tables bancales mordant sur la route s'éternisaient les mêmes kawas serrés. A chaque nouvelle gorgée, les yeux se plissaient davantage, les pupilles devenaient mornes comme abreuvées d'un élixir de lucidité.

Un long voyage ... ou l'histoire de Malek Bensayah, Ou celle de l'Afghanistan ... une analyse géopolitique ou la découverte du désir ? C'est tout cela à la fois. Un texte rude dans lequel je me suis perdue, parfois de l'ennui, parfois des baisses de régime qui font perdre en intensité la personnalité de ce jeune de 17 ans qui apprend la vie et ce qu'elle peut avoir de terrible. Que dire du vocabulaire des cités, plaqué on ne sait comment ? Artificiel !

mercredi 15 mai 2024

Habemus piratam P. Raufast

 

-Bénissez-moi, mon père, parce que j'ai péché. L'abbé Francis reconnut la voix trembante de Claudine. Il soupira discrètement. - Je vous écoute, Madame Hurette. - Mercredi dernier, lors de notre partie de Scrabble avec mes amies, j'ai triché. Elle marqua une pause, comme pour mieux savourer la gravité du propos. - Quand j'ai plongé la main dans le sac, j'ai tâté la face imprimée de plusieurs lettres avant de choisir celle, bien lisse, du joker. - Et qu'en avez-vous fait? - J'ai composé le mot "poulet". Il m'a rapporté vingt-deux points. J'étais contente, dit la vieille dame sans pouvoir contenir sa joie. Le prêtre se passa la main sur le visage. Il n'était ici que depuis deux ans, mais connaissait déjà tous les vices de ses petits vieux-les seuls à venir se confesser chaque vendredi dès sept heures du matin.

L'histoire commence de manière gentillette, en découvrant les petites histoires des mamies voisines et néanmoins amies qui s'accusent mutuellement de tricherie et autres querelles sans importance. Elle monte en puissance avec les confessions du mystérieux pirate : racontées comme de petite saynètes indépendantes, chaque chapitre nous conte comment celui-ci a enfreint un des dix commandements tout en réalisant un exploit où l'informatique permet les pires coups fourrés et où le plus astucieux gagne systématiquement comme dans ces romans qu'on adorait lire enfant.