Qu'est-ce que j'irais faire au paradis? W.Hajar Rachedi
Gamin, j'avais côtoyé Ali pendant ces quelques étés algériens. Loin de ma cité des Peupliers. Loin des Stains. 1991, le dernier été avant la décennie noire. J'avais sept ans, lui quinze. Dans mon souvenir, on aurait dit un adulte avec une espièglerie d'enfant. Là-bas, l'adolescence n'existait pas vraiment. Il y avait une route qui séparait la vie en deux. Devant la maison, un terrain de jeu, le chahut et les fous rires ravageurs. En face, un minuscule café devant lequel se tenaient des hommes. Du jour au lendemani, on basculait de l'autre côté comme si, pendant la nuit, quelqu'un était venu vous souffler à l'oreille le rôle que vous deviez désormais tenir. Très vite, au bout des doigts, s'imprimaient les mêmes taches jaunes des clopes trop goudronnées. Sur les tables bancales mordant sur la route s'éternisaient les mêmes kawas serrés. A chaque nouvelle gorgée, les yeux se plissaient davantage, les pupilles devenaient mornes comme abreuvées d'un élixir de lucidité.
Un
long voyage ... ou l'histoire de Malek Bensayah, Ou celle de
l'Afghanistan ... une analyse géopolitique ou la découverte du désir ?
C'est tout cela à la fois. Un texte rude dans lequel je me suis perdue,
parfois de l'ennui, parfois des baisses de régime qui font perdre en
intensité la personnalité de ce jeune de 17 ans qui apprend la vie et ce
qu'elle peut avoir de terrible. Que dire du vocabulaire des cités,
plaqué on ne sait comment ? Artificiel !
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