J'aurais voulu être Egyptien A. El Aswany
J'ai choisi de mettre ces mots en exergue parce que, de mon point de vue, ils sont ce que j'ai entendu de plus inepte de toute ma vie. Si celui qui les a prononcés était sincère, ils traduisent une sorte de fanatisme tribal si stupide que je me mets en colère chaque fois que j'y pense.
Que se serait-il passé si M. Mustapha Kamel était né chinois, par exemple, ou indien? Aurait-il repris la même formule pour exprimer sa fierté d'être chinois ou indien? Est-ce que cette fierté a la moindre valeur alors qu'elle est issue du hasard? Si, en revanche, Mustapha Kamel a choisi- en pleine conscience, comme il le prétend-d'être égyptien, il a fallu qu'il soit poussé à ce choix par des raisons importantes. Il a fallu qu'il trouve chez le peuple égyptien des qualités qui n'existent chez aucun autre peuple. Les Egyptiens se distinguent-ils comme les Allemands et les Japonais par leur sérieux et leur amour du travail?
Dès
la première nouvelle le ton est donné. C'est évidemment tout sauf
égyptien – il ne trouve à son peuple aucune qualité – qu'Issam aurait
voulu être, étranger parmi les siens, et éprouvant pour l'Occident une
dangereuse fascination…Frustration, fantasmes, folie et le piège va se
refermer sur celui qui ose mettre en question la fausse gloire d'un
régime rongé par la gangrène et qui comme toutes les dictatures n'a pour
seule réponse que la répression.
Les autres nouvelles sont de la même veine, qu'elles dénoncent
l'hypocrisie de la religion, la corruption du monde médical, la cruauté
des enfants, la lourdeur des liens familiaux, l'injustice sociale, la
lâcheté de ceux qui veulent réussir à tout prix, bref, une société qui
ne fait pas rêver et offre peu de place au talent, à l'humour, à la
jeunesse. Ces textes ont été censurés car trop critiques à l'égard de l'Égypte
Cela dit j'ai préféré les romans plus aboutis.
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