Aria N. Hozar
Allongée sur une
pile de tapis, Mehri ouvrit les yeux “Est-ce-qu’il ressemble à
son père?” demanda-t-elle. Le vieil homme Karimi tenait le bébé.
“Elle en sait pas”, chuchota-t-il en se tournant vers sa femme.
“Elle le sent”, répondit Fariba en jetant un coup d’oeil à
Mehri. Fariba était beaucoup plus jeune que son mari, et l’unique
amie de Mehri. “Moi, je vois bien qu’elle ne sait pas, insista
Karimi. Ne dis rien. As-tu bien
massé le bébé comme je t’ai montré? - “Oui, oui” Il frotta
la poitrine et le dos du nouveau-né. “Dans quel pétrin on est
allés se fourrer?” s’interrogea Fariba “Continue à frotter”.
Elle prit un morceau de viande dans la glacière et le déposa dans
une poêle. “C’est pour la mère. Pas pour toi”, lança t-elle
à son mari.
De ses premiers pas dans les quartiers Sud de Téhéran aux grilles du très chic lycée Razi, trois figures maternelles façonneront l'existence de l'indomptable Aria : la cruelle Zahra — femme de Behrouz —, la riche veuve Ferdowsi et la mystérieuse Mehri. Une saga portée par une héroïne dont le destin s'entremêle à celui de l'Iran pris dans la tourmente de la Révolution.
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