Novembre C. Jimenez
Difficile de s’attacher aux différents personnages à l’œuvre, puisque peu de matière nous permet de cerner leur personnalité. On comprend le rôle de chacun, mais ça ne va guère plus loin. Il n’y a que les personnages d’Anaïs Demoustier et Lyna Khoudri qui parviennent à nous toucher réellement. La première dans le rôle d’une jeune policière qui doit surmonter ses erreurs de débutantes pour trouver la force de suivre ses convictions. La deuxième dans celui d’une citoyenne dépassée par les évènements et embarquée dans cette affaire malgré elle. Mais pour ce qui est des autres membres de la SDAT, ils n’ont malheureusement que des rôles purement fonctionnels.
La vraie limite de Novembre concerne sa nature même et en particulier son absence de réel point de vue. À trop vouloir éviter la polémique ,
le réalisateur marseillais oublie d’apporter un regard sur les
évènements, autre qu’une compilation des faits. C’est sans doute
intéressant pour quiconque ne connaîtrait pas les détails de l’affaire,
mais tous ceux qui ont suivi le dossier, lu des articles de presse,
n’apprendront pas grand chose, et le film ne propose pas de réflexion ou
de parti pris qui pourrait compenser cet état de fait. Le film
ne s’interroge ainsi jamais sur d’éventuels dysfonctionnements des
services de sécurité, ni sur la réaction de la société qui a suivi.
Hormis une qualité de mise en scène notable et l’aspect d’un thriller
plutôt efficace, on ne voit pas bien ce que le film apporte de plus sur
le sujet que n’aurait pu le faire un documentaire.
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