lundi 14 novembre 2022

Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon J.P. Dubois

Il neige depuis une semaine. Près de la fenêtre je regarde la nuit et j'écoute le froid. Ici il fait du bruit.Un bruit particulier, déplaisant, donnant à croire que le bâtiemnt, pris dans un étau de glace, émet une plainte angoissante comme s'il souffrait et craquait sous l'effet d ela rétraction. A cette heure, la prison est endormie. Au bout d'un certain temps, quand on s'est accoutumé à son métabolisme, on peut l'entendre respirer dans le noir comme un gros animal, tousser parfois, et même déglutir. La prison nous avale, nous digère, et recroquevillés dans son ventre, tapis dans les plis numerotés de ses boyaux, entre deux spasmes gastriques, nous dormons et vivons comme nous le pouvons.

Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre. Retour en arrière : Hansen est super intendant a L'Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et - plus encore - de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu'il n'est pas occupé à venir en aide aux habitants de L'Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne.
Aux commandes de son aéroplane, elle l'emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L'Excelsior, des conflits éclatent. Et l'inévitable se produit. Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.Une histoire d'un homme incarcéré qui aurait pu être intéressante sans ces sempiternelles digressions sur sa vie passée qui ralentissent et ennuient. Prix Goncourt 2019

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