Trois femmes vivent dans un village. La première était méchante, la deuxième était menteuse, la troisième était égoïste. Leur village portait un joli nom de jardin, Giverny.La première habitait dans un grand moulin au bord d'un ruisseau, sur le chemin du Roy; la deuxième occupait un appartement mansardé au-dessus de l'école, rue Blanche-Hoschedé-Monet; la troisième vivait chez sa mère, une petite maison dont la peinture aux murs de décollait, rue du Chàteau-d'Eau. Elles n'avaient pas non plus le même âge. Pas du tout. La première avait plus de quatre-vingts ans et était veuve. Ou presque. La deuxième avait trente-six ans et n'avait jamais trompé son mari. Pour l'instant. La troisième avait onze ans bientôt et tous les garçons de son école voulaient d'elle pour amoureuse. la première s'habillait toujours de noir, la deuxième se maquillait pour son amant, la troisième tressait ses cheveux pour qu'ils volent au vent.
Le récit alterne entre trois personnages féminins, le long de 10 jours
d’enquête sur un meurtre. Une jeune fille de 11 ans, une instit à la
trentaine et une vieille, en point de vue interne qui voit tout ce beau
monde et commente avec acrimonie.
Bon, on l’aura compris, il s’agit
de la même personne, et l’on nous révèle très tard que les récits se
passaient respectivement en 1937, 1963 et, donc, 2010. L’effet est joli,
et la supercherie habile pour qui se serait laissé berner. Le
problème, c’est la méthode, la malhonnêteté est assez flagrante. Pendant tout le
récit, on nous fait donc croire que ces personnages cohabitent. La
vieille assiste à l’enterrement du type qui s’est fait descendre en
1966, et la jeune gamine est – apparemment - dans la classe de la joli
instit qui se laisse séduire par l’enquêteur.
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