Vernon attend qu'il fasse nuit et qu'autour de lui toutes les fênetres se soient éteintes pour escalader les grilles et s'aventurer au fond du jardin communautaire. Le pouce de sa main gauche le lance, il ne se souvient plus comment il s'est fait cette petite écorchure, mais au lieu de cicatriser, elle gonfle, et il est étonné qu'une blessure aussi anodine puisse le faire souffrir à ce point. Il traverse el terrain en pente, longe les vignes en suivant un chemin étroit. Il fait attention à ne rien déranger. Il ne veut pas faire de bruit, ni qu'on détecte sa présence au matin. Il atteint le robinet et boit avec avidité. Puis il se penche et passe sa nuque sous l'eau. Il frotte vigoureusement son visage et soulage son doigt blessé en le laissant longuement sous le jet glacé. Il a profité, la veille, de ce qu'il faisait assez chaud pour entreprendre une toilette plus poussée, mais ses vêtements empestent tant qu'après les avoir remis, il se sentait encore plus sale qu'avant de se laver.
Le
roman est passionnant même s'il est un cran en-dessous du premier. le
phénomène qui se crée autour de Vernon manque de crédibilité. L'ambiance
hippie, les amitiés qui se croisent, les amours qui naissent et Vernon,
amorphe et silencieux, qui communique en jouant les DJ ou en serrant
dans ses bras les âmes en peine finissent par devenir un brin
pathétiques. Mais la curiosité l'emporte sur le léger ennui provoqué. le
livre se lit bien, vite, Despentes est critique, acide, fulgurante
comme on l'aime et on a hâte de retrouver Vernon et sa bande dans le
tome final.
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