A la terrasse déserte d'un café de Nice, deux hommes étaient venus
s'asseoir, attirés par la flamme d'un petit brasero rouge.C'était
un crépuscule d'automne qui paraissait froid pour cette partie du
monde. "Un ciel de Paris..." dit une femme en passant, en montrant les
nuages jaunes chassés par le vent. Au bout de peu d'instants, la pluie
se mit à tomber, assombrissant davantage la rue vide, où les lumières ne
brillaient pas encore; des gouttes traversèrent par places la toile
gorgée d'eau, tendue au-dessus du café. Les duex hommes, -Léon M. ...et
celui qui l'avait suivi, qui était entré derrière lui et qui le
regardait, depuis, à la dérobée, semblant faire un effort de mémoire
pour le reconnaître, se penchèrent tous les deux, du même mouvement,
vers le brasero allumé.
En
1903, dans la Russie tsariste de Nicolas II, le comité révolutionnaire
suisse charge un jeune anarchiste de préparer un attentat contre l'un
des ministres en place. Léon M., jeune médecin, se fait donc engager chez Valerian
Alexandrovitch Courilov, surnommé le Cachalot, ministre de l'éducation,
cruel, ambitieux et avide d'honneurs. Némirovski nous décrit des êtres humains avec leurs hésitations,
leurs ambitions, leurs faiblesses. Mais aussi une société en pleine
déliquescence, qui ne semble pas vraiment réaliser l’ampleur du problème
et qui rêve toujours de conserver l’ancienne Russie.
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