Le serpent majuscule P. Lemaitre
Pour son tout nouveau roman, Pierre Lemaitre fait paraître celui qui fut
son tout premier, un polar écrit en 1985, mais qui n’avait jamais été
publié jusque-là. Il faut toujours se méfier des vieilles dames bien mises aux allures
de retraité. Évidemment, elle est formidable dans son côté froide,
gâchette d'acier. Évidemment, comme elle est tueuse à gages, elle ne
peut pas être retrouvée par la police, puisque rien ne la rattache aux
différentes victimes. C'est du travail à l'ancienne, à partir des
cabines téléphoniques et il y a, au milieu du livre, quelque chose de
foudroyant : le passage dans la Résistance et ce qu'on découvre de son
activité pendant cette sombre période où elle exécutait des nazis.
Mais elle avait une façon de le faire qui était assez effroyable et
qui glaçait le sang des résistants. C'est une façon pour elle,
évidemment, de se faire la main. Mais se faisant, elle séduisait ce
fameux Henri qu'elle a découvert dans la Résistance et qui, ensuite,
ressent un vrai béguin pour elle, et réciproquement. Un béguin
intéressant par rapport à l'intrigue : on est dans le même registre de
discrétion, de silence et de refoulement dans leur amour que dans
l'exécution des crimes.
Dialogues cinglants, portraits saisissants, scénario impitoyable...
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