mercredi 31 octobre 2018

La voix secrète M.Mention

9 janvier 1836, Paris
Ils claquent. Ils claquent, les sabots, dans le néant brumeux. Sous l'escorte des gendarmes, le fourgon noir traverse les limbes, agitant les champs morts. Sa cavalcade ébranle le petit matin et effraie les corbeaux, qui s'évaporent dans le ciel. Arrivé à la barrière Saint-Jacques, le cocher au teint blafard tire sur les rênes. Hennissement des chevaux, crissement des roues, fureur du peuple:
"À mort!" "À mort, les assassins!" "Tuez-les!"
Lentement, l'un des gendarmes s'approche du fourgon. Il déverrouille la porte, laissant entrer un maigre rayon de soleil qui me sépare d'Avril. Mon amant, mon complice. Les mains ferrées dans le dos, nous échangeons un silence couvert par les insultes. Livide, il me laisse sortir le premier. Je le fais avec prestance, foulant l'herbe cristallisée par le gel. Mon apparition excite la foule, venue en famille assister à notre fin. Tandis qu'Avril descend à son tour, je contemple la guillotine, fasciné.
La voix Secrète vous emmène en 1835 à Paris. Notre couple royale est mort décapité, le peuple s'est apaisé, mais il ne faut pas grand-chose pour qu'il se révolte de nouveau. Louis Philippe règne, mais les activistes malmènent ce roi qui se durcit de plus en plus. le peuple meurt de faim encore et s'épuise au travail dans des conditions exécrable.

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