Histoire de la violence E.Louis
Je suis caché de l'autre côté de la porte, je l'écoute, elle dit que quelques heures après ce que la copie de la plainte que je garde pliée en quatre dans un tiroir appelle la tentative d'homicide, et que je continue d'appeler comme ça, faute d'autre mot, parce qu'il n'y a pas de terme plus approprié à ce qui est arrivé et qu'à cause de ça je traîne la sensation pénible et désagréable qu'aussitôt enoncée, par moi ou n'importe qui d'autre, mon histoire est falsifiée, je suis sorti de chez moi et j'ai descendu l'escalier.
J'ai traversé la rue sous la pluie pour aller laver mes draps à quatre-vingt-dix degrés à la laverie, en bas, à moins d'une cinquantaine de mètres de la porte de mon immeuble, le dos courbé par un sac de linge trop encombrant, trop lourd, les jambes qui fléchissaient sous son poids.
Récit autobiographique d'un viol, l'auteur écoute ce récit que sa soeur fait à son mari, tandis que le protagoniste d el'histoire reste caché, sans intervenir, se limitant à corriger ou commenter les paroles de sa soeur. Poignant, angoissant.
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