La fille de Brest E.Bercot
Irène Frachon travaille comme pneumologue dans un hôpital de Brest. Elle
découvre que le Mediator, un médicament vendu depuis trente ans, aurait
de graves effets secondaires et serait responsable d'un certain nombre
de morts suspectes. Elle décide de révéler l'affaire aux médias mais ne
se doute pas des embûches qu'elle va rencontrer. Epaulée notamment par
Antoine Le Bihan, un chercheur, elle se lance dans une lutte sans merci
avec le laboratoire qui commercialise le médicament. Le combat est
difficile d'autant que sa hiérarchie ne veut pas froisser une entreprise
qui finance la recherche...
Elle se débat dans les vagues, seule dans l'océan déchaîné. La première image de La Fille de Brest
symbolise la bataille menée, envers et contre (presque) tous, par Irène
Frachon pour faire interdire le Mediator. La pneumologue du CHU breton
avait découvert un lien direct entre des morts suspectes et la prise de
ce médicament antidiabète — et souvent prescrit comme coupe-faim...
Pendant des années, la modeste praticienne a dû affronter le laboratoire
Servier, mais aussi les autorités de contrôle sanitaires, rétives à
sanctionner ce poids lourd de l'industrie pharmaceutique, fleuron de «
l'excellence » à la française, et sa molécule qui « avait fait ses preuves »...
A la manière de Steven Soderbergh dans Erin Brokovich,
autre film coup-de-poing sur une femme qui cherche à faire triompher la
vérité, Emmanuelle Bercot plonge dans les coulisses de ce combat du pot
de terre contre le pot de fer avec une densité d'informations à donner
le vertige. Pas besoin toutefois d'être un étudiant en cinquième année
de médecine pour apprécier les études épidémiologiques analysées dans le
détail et le vocabulaire « pointu » : la réalisatrice compense la dimension parfois technique du sujet par un récit hyper rythmé conçu comme un thriller.
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