lundi 21 novembre 2016

La fille de Brest E.Bercot

Irène Frachon travaille comme pneumologue dans un hôpital de Brest. Elle découvre que le Mediator, un médicament vendu depuis trente ans, aurait de graves effets secondaires et serait responsable d'un certain nombre de morts suspectes. Elle décide de révéler l'affaire aux médias mais ne se doute pas des embûches qu'elle va rencontrer. Epaulée notamment par Antoine Le Bihan, un chercheur, elle se lance dans une lutte sans merci avec le laboratoire qui commercialise le médicament. Le combat est difficile d'autant que sa hiérarchie ne veut pas froisser une entreprise qui finance la recherche... 
Elle se débat dans les vagues, seule dans l'océan déchaîné. La première image de La Fille de Brest symbolise la bataille menée, envers et contre (presque) tous, par Irène Frachon pour faire interdire le Mediator. La pneumologue du CHU breton avait découvert un lien direct entre des morts suspectes et la prise de ce médicament antidiabète — et souvent prescrit comme coupe-faim... Pendant des années, la modeste praticienne a dû affronter le laboratoire Servier, mais aussi les autorités de contrôle sanitaires, rétives à sanctionner ce poids lourd de l'industrie pharmaceutique, fleuron de « l'excellence » à la française, et sa molécule qui « avait fait ses preuves »...
A la manière de Steven Soderbergh dans Erin Brokovich, autre film coup-de-poing sur une femme qui cherche à faire triompher la vérité, Emmanuelle Bercot plonge dans les coulisses de ce combat du pot de terre contre le pot de fer avec une densité d'informations à donner le vertige. Pas besoin toutefois d'être un étudiant en cinquième année de médecine pour apprécier les études épidémiologiques analysées dans le détail et le vocabulaire « pointu » : la réalisatrice compense la dimension parfois technique du sujet par un récit hyper rythmé conçu comme un thriller.








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