disons que le patron du bar
Le Crédit a voyagé m'a remis un cahier que je dois remplir, et il croit dur comme fer que moi, Verre Cassé, je peux pondre un livre parce que, en plaisantant, je lui avais raconté un jour l'histoire d'un écrivain célèbre qui buvait comme une éponge, un écrivain qu'on allait même ramasser dans la rue quand il était ivre, faut donc pas plaisanter avec le grand patron parce qu'il prend tout au premier degré, et lorsqu'il m'avait remis ce cahier, il avait tout de suite précisé que c'était pour lui, pour lui tout seul, que personne d'autre ne le lirait, et alors, j'ai voulu savoir pourquoi il tenait tant à ce cahier, il a répondu qu'il ne voulait pas que
Le crédit à voyagé disparaisse un jour comme ça, il a ajouté que les gens de ce pays n'avaient pas el sens de la conservation de la mémoire, que l'époque des histoires que racontait la grand-mère grabataire était finie, que l'heure était désormais à l'écrit parce que c'est ce qui reste, la parole, c'est de la fumée noire...
Relu pour la deuxième fois à l'occasion d'un atelier lecture à la Central, j'y ai pris beaucoup plus de plaisir que la première, je me suis régalée. lLa majuscule manquante ne gêne pas la lecture, des histoires singulières et drôles que Mabanckou nous raconte à l'oreille ou à voix haute, souffrance, tendresse, de clin d'oeil en clin d'oeil, on reconnaît Céline,Mishima, García Márquez, Vian et beaucoup d'autres.