jeudi 6 février 2014

Le grand cahier A.Kristof

Nous arrivons de la Grande Ville. Nous avons voyagé toute la nuit. Notre mère a les yeux rouges. Elle porte un grand carton et nous deux chacun une petite valise avec ses vêtements, plus le grand dictionnaire de notre Père que nous nous passons quand nous avons les bras fatigués.
Nous marchons longtemps. La maison de Grand-Mère est loin de la gare, à l'autre bout de la Petite Ville. Ici, il n'y a pas de tramway, ni d'autobus, ni de voitures. Seuls circulent quelques camions militaires.
La guerre en Hongrie, les occupants, une mère ne pouvant plus s'occuper de ses jumeaux les emmène chez la Grand-Mère, femme dure et revêche qui n'en veut pas. Les enfants vont entreprendre leur survie et leur éducation, l'exercice, la discipline et l'oubli du sentimentalisme feront partie de leur quotidien.
Cru, style dépouillé à l'extrême Kristof ne mâche pas ses mots.

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