Pour que chantent les montagnes N.Phan Qué Mai
Quand meurent nos ancêtres, me disait ma grand-mère, ils ne disparaissent pas mais continuent de veiller sur nous. Aujourd'hui, je sens sur moi son regard tandis que je frotte une allumette pour faire brûler trois bâtons d'encens. Sur l'autel familial, derrière la cloche en bois et les assiettes de nourriture fumantes, les yeux de ma grand-mère brillent à la lumière de la flamme orange et bleutée qui s'élève et commence à consumer l'encens. J'agite le bâtonnet pour l'éteindre. Son extremité rougeoie, et des volutes de fumée odorantes s'envolent en spirale vers les Cieux pour rappeler les esprits des défunts.
Viêt Nam, 1972. Depuis leur refuge dans les montagnes, la petite Huong et sa grand-mère regardent Hà Nôi brûler sous le feu des bombardiers américains. La guerre vient de faire une entrée brutale dans leur vie.
Pourtant, malgré la destruction, le quotidien reprend son cours. Des colonnes de fumée s'élèvent des abris de fortune, les éclats de rire des enfants résonnent et les vétérans reviennent du front. Mais, derrière la joie des retrouvailles, Huong entrevoit déjà les sombres souvenirs qui pourraient déchirer sa famille comme les souffrances déchirent sa patrie depuis des décennies... Le personnage de la grand-mère est la cheville de ce livre. Elle est celle qui va lutter, qui n'abandonnera jamais, qui saura se relever à chaque fois et pourtant les drames qui vont l'affecter sont nombreux. L'auteure a voulu évoquer tous les moments sombres vécus par le Vietnam et cette femme va y être confrontée, à chaque fois.
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