Soleil amer L. Hassaine
D'abord la lumière blanche, la ville nue, vestiges de silence. Des mosaïques pavaient l'entrée de villas dont il ne restait que les murs, les bassins avaient séché depuis longtemps déjà. Les ruines de Djemila hébergent des fantômes, on les avait pourtant prévenus. Mais les enfants revenaient chaque été, ils dépassaient le temple de Vénus, arpentaient les allées de la cité antique, réanimaient les statues. Dans cette oasis de pierre, perdue dans les montagnes de l'Aurès, ils campaient des personnages. La scène de l'amphithéâtre romain devenait une arène, leurs sandales frottaient contre la terre, dérapaient sur les cailloux. Les duels pouvaient durer des heures, jusqu'à ce que les petites victimes de ces luttes fracticides se lassent de rester couchées contre le sol.
À la fin des années 50, en Algérie, Naja
élève seule ses trois filles depuis que son mari Saïd a été recruté
pour travailler en France. Quelques années plus tard, devenu ouvrier
spécialisé, il parvient à faire venir sa famille en région parisienne.
Naja tombe enceinte, mais leurs conditions de vie ne permettent pas au
couple d'envisager de garder l'enfant. Il sera elevé par ses oncles pour lui donner un meilleur avenir et assouvir le désir d'enfant de sa tante stérile.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire