Vie, vieillesse et mort d'une femme du peuple. D. Eribon
Je me disais que je visiterais un jour l'hôtel de ville qui, à peine édifié en 1912, avait été presque totalement détruit pendant la Première Guerre mondiale, puis reconstruit au milieu des années 1920, dans le même style Renaisswance tardive qu'auparavant. Que je marcherais, derrière ce bâtiment étrangemment solennel au centre d'un décor ni tout à fait villageois ni tout à fait urbain, sur la place du marché bordée de magasins divers et de maisons hautes, dont certaienes affichrnt fièrement des ornementations "Art déco", semblables à celles que l'on trouve dans le centre de Reims puisque édifiées à la même époque et dans les mêmes circonstances.
Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d’exploration
personnelle et théorique qu’il avait entrepris dans Retour à Reims
après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui
l’amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports
aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l’expérience du
vieillissement. Il s’interroge également sur les conditions de l’accueil
des personnes dépendantes. Il montre que si l’expérience du
vieillissement nous est très difficile à penser, c’est parce qu’il
s’agit d’une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont
l’ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la
vieillesse.
Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et
notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis
retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation
aux grèves à son racisme obsessionnel.
Il conclut sa démarche en
faisant de la vieillesse le point d’appui d’une réflexion sur la
politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n’ont plus
de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ?
Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour
elles, pour faire entendre leur voix ?
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