jeudi 27 février 2020

10000 gestes. B. Charmatz

Interprétation :
Djino Alolo Sabin, Salka Ardal Rosengren, Or Avishay, Régis Badel, Jessica Batut, Nadia Beugré, Alina Bilokon, Nuno Bizarro, Mathieu Burner, Dimitri Chamblas, Ashley Chen, Konan Dayot, Olga Dukhovnaya, Sidonie Duret, Bryana Fritz, Julien Gallée-Ferré, Kerem Gelebek, Alexis Hedouin, Rémy Héritier, Tatiana Julien, Samuel Lefeuvre, Johanna-Elisa Lemke, Noé Pellencin, Maud Le Pladec, Solene Wachter, Frank Willens
Durée : 1h Musique Requiem en ré mineur K.626 de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), interprété par l’Orchestre Philharmonique de Vienne, direction Herbert von Karajan
Pour ce spectacle j’imagine une forêt chorégraphique dans laquelle aucun geste n’est jamais répété par aucun des danseurs en présence. 10000 gestes qui ne seront visibles qu’une seule fois- disparus aussitôt que tracés, comme une ode à l’impermanence de l’art de la danse. Cette pluie de mouvements, qui pourrait être un data-projet généré par des listes de paramètres numérisés seront au contraire générés artisanalement, à même le corps des interprètes, de manière absolument subjective. À l’hypnose visuelle de la boulimie de mouvement correspondra un versant méditatif, voire mélancolique : le « don » de mouvements condamnés à la disparition symbolique. 
Il s’agira d’explorer les possibilités qu’un geste ne soit jamais accompli par un autre, et que si 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 25 danseurs entrent en contact, chacun accomplisse néanmoins un geste différencié de l’autre en excluant tout mouvement symétrique : dans cette pièce, il est impossible de se serrer la main. La collection ainsi générée est aussi une anti-collection, car aucun chorégraphe digne de ce nom ne se risquerait à incorporer 10000 gestes dans son écriture, et que cet ensemble ne se laisse pas saisir autrement que par l’idée qui l’a générée.

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