dimanche 29 septembre 2019

Derrière les panneaux il y a des hommes J.Incardona

Pierre Castan ouvre les yeux.
Derrière le pare-brise sale, le monde est toujours là: une aire de repos écrasée par la chaleur.
Herbe jaune piétinée jusqu'à la trame. Poubelles débordant de déchets. Tables de pique-nique en ciment dont les angles révèlent des moignons de métal rouillé. Mouchoirs tachés de merde, recouvrant la merde elle-même, au gré des buissons longeant la clôture de l'autoroute. Au-delà: des champs moissonnés happés par l'horizon.
Thriller: non. Pas de rebondissements soudains, peu d'actions et le tueur est connu dés le début du livre.
Polar: non. Même si à l'enlèvement de la troisième adolescente, on assiste à l'enquête de la gendarmerie, celle çi n'est pas prépondérante dans ce roman.
Roman noir: oui. Pourquoi?
L'acteur central n'est pas un personnage mais une portion d'autoroute. 4 voies de béton sans cesse en mouvement, plus ou moins fluide, où le sujet principal n'existe pas: seulement un objet, voiture ou camion ou camping car puisque l'action se déroule pendant le pont du 15 août.Des aires de repos, nature reconstruite et aménagée contenant des angles morts où une faune interlope survit. Des stations essences avec cafétéria, royaume du néon et de la malbouffe.Fort contraste entre l'immobilisme de ceux qui y travaillent et le flot continue des voyageurs. Et une clôture formant le périmètre. Au delà, des champs, la nature : la liberté.

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