mardi 28 août 2018

Tristesse de la terre E. Vuillard

Un histoire de Buffalo Bill Cody

Le spectacle est l'origine du monde. Le tragique se tient là, immobile, dans une inactualité bizarre. Ainsi, à Chicago, lors de l'Exposition universelle de 1893 commémorant les quatre cents ans du voyage de Colomb, un stand de reliques, installé dans l'allée centrale, exposa le cadavre séché d'un nouveau-né indien. Il y eut vingt-et-un millions de visiteurs. On se promenait sur les balcons de bois de l'Idaho Building, on admirait les miracles de la technologie, comme cette colossale Venus de Milo en chocolat à l'entrée du pavillon de l'agriculture, et puis on se payait un cornet de saucisses à dix cents. D'innombrables bâtiments avaient été construits, et cela ressemblait à une Saint-Pétersbourg de pacotille, avec ses arches, ses obélisques, son architecture de plâtre empruntée à toutes les époques et à tous les pays.Les photos en noir et blanc que nous en avons donnent l'illusion d'une ville extraordinaire, aux palais bordés de statues et de jets d'eau, aux bassins où descendent lentement des escaliers de pierre. Pourtant, tout est faux.
La naissance du spectacle reliée à la bataille de la conquête de la terre aux Indiens, notamment Sitting Bull, Buffalo Bill invente le Wild West Show falsifiant l'histoire, pour la rendre plus séduisante aux goûts du public, il obtiendra un succès spectaculaire aux Etats Unis et en Europe.
 

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