Marx et la poupée M.Madjidi
Il était une fois le ventre de ma mère
Une fille pousse dans le ventre d'une femme.
- Non, tu n'iras pas manifester, t'es une femme et c'est dangereux.
Son frère aîné vient de lui flanquer une grosse gifle. Elle ne dit rien mais elle plante son regard noir de femme obstinée dans ses yeux et elle part lever fièrement le poing dans la rue et mêler sa voix à la voix de la foule en colère. Elle recevra bien des gifles encore et des insultes aussi mais rien ne peut l'arrêter à vingt ans, ni les gifles du frère ni sa grossesse ni même la peur d'être tuée.
Depuis le ventre de sa mère,
Maryam vit de front les premières heures de la révolution iranienne. Six
ans plus tard, elle rejoint avec sa mère son père en exil à Paris.
À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale.
À travers les souvenirs de ses premières années, Maryam raconte l’abandon du pays, l’éloignement de sa famille, la perte de ses jouets – donnés aux enfants de Téhéran sous l’injonction de ses parents communistes -, l’effacement progressif du persan au profit du français qu’elle va tour à tour rejeter, puis adopter frénétiquement, au point de laisser enterrée de longues années sa langue natale.
Dans ce récit qui peut être lu comme une fable autant que comme un
journal, Maryam Madjidi raconte avec humour et tendresse les racines
comme fardeau, rempart, moyen de socialisation, et même arme de
séduction massive. Le titre empreint de nostalgie fait référence aux livres du communiste allemand et aux jouets que Maryam Madjidi a dû abandonner en quittant l’Iran.
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