Bye Bye Germany Sam Garbarski
Allemagne, Luxembourg, Belgique 2017, Antje Traue, Moritz Bleibtreu, Mark Ivanir, Anatole Taubman, Joel Basman, Jeanne werner, Joachim Paul Assböck, Tim Seyfi.
1946. Francfort. Un camp de déportés.Il était une fois en Allemagne est l’histoire d’un groupe de
survivants des camps, chacun avec son histoire et son traumatisme, qui,
sous la houlette du facétieux David précité, qui les recrute comme on
assemblerait une bande de malfaiteurs dans un film de gangsters,
s’associent pour monter une petite affaire de vente de linge de maison,
les Allemands en ayant apparemment bien besoin, et suffisamment de
culpabilité pour ne pas fermer leur porte à une bande de VRP juifs.
L’idée est, bien sûr, de réunir assez d’argent pour quitter l’Allemagne,
et partir en Amérique. Le sympathique groupe, contaminé par l’énergie
et l’audace de David, se met ainsi à refourguer à tour de bras des lots
de draps "de Paris", inventant au passage pour convaincre le client,
parfois pour le recruter (en scrutant les bulletins nécrologiques
accrochés au mur de Berlin détruite), une série de méthodes cyniquement
cocasses, et assez visionnaires en termes de marketing.
En alternance avec ces péripéties – dont l’ambiance générale est bien
rendue par la scène du début, où l’on voit un petit chien à trois
pattes (ici, tout le monde a ses blessures) qui trotte parmi les
baraques d’un Berlin détruit sur une petite musique qui, associée à ce
décor, n’est pas sans rappeler l’imagerie de Kusturica –, le film
déroule une autre intrigue, plus solennelle. Au fil d’une série de
séances d’interrogatoire, une juif allemande ayant émigré aux États-Unis
peu après 1933 (Antje Traue), revenue pour participer à
l’effort d’après-guerre, essaie d’établir, sur mandat des forces
alliées, si David a collaboré ou non, de son camp de concentration, pour
pouvoir y survivre. Ces scènes pourraient être plus chargées, mais là
encore, l’humour et le culot de Bermann font de son témoignage une vaste
affabulation, truffée de mots de yiddish, consistant à expliquer
comment il a été engagé pour apprendre à Hitler l’art de bien raconter
les blagues.
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