lundi 25 septembre 2017

Bye Bye Germany Sam Garbarski

Allemagne, Luxembourg, Belgique 2017, Antje Traue, Moritz Bleibtreu, Mark Ivanir, Anatole Taubman, Joel Basman, Jeanne werner, Joachim Paul Assböck, Tim Seyfi.
1946. Francfort. Un camp de déportés.Il était une fois en Allemagne est l’histoire d’un groupe de survivants des camps, chacun avec son histoire et son traumatisme, qui, sous la houlette du facétieux David précité, qui les recrute comme on assemblerait une bande de malfaiteurs dans un film de gangsters, s’associent pour monter une petite affaire de vente de linge de maison, les Allemands en ayant apparemment bien besoin, et suffisamment de culpabilité pour ne pas fermer leur porte à une bande de VRP juifs. L’idée est, bien sûr, de réunir assez d’argent pour quitter l’Allemagne, et partir en Amérique. Le sympathique groupe, contaminé par l’énergie et l’audace de David, se met ainsi à refourguer à tour de bras des lots de draps "de Paris", inventant au passage pour convaincre le client, parfois pour le recruter (en scrutant les bulletins nécrologiques accrochés au mur de Berlin détruite), une série de méthodes cyniquement cocasses, et assez visionnaires en termes de marketing. 
En alternance avec ces péripéties – dont l’ambiance générale est bien rendue par la scène du début, où l’on voit un petit chien à trois pattes (ici, tout le monde a ses blessures) qui trotte parmi les baraques d’un Berlin détruit sur une petite musique qui, associée à ce décor, n’est pas sans rappeler l’imagerie de Kusturica –, le film déroule une autre intrigue, plus solennelle. Au fil d’une série de séances d’interrogatoire, une juif allemande ayant émigré aux États-Unis peu après 1933 (Antje Traue), revenue pour participer à l’effort d’après-guerre, essaie d’établir, sur mandat des forces alliées, si David a collaboré ou non, de son camp de concentration, pour pouvoir y survivre. Ces scènes pourraient être plus chargées, mais là encore, l’humour et le culot de Bermann font de son témoignage une vaste affabulation, truffée de mots de yiddish, consistant à expliquer comment il a été engagé pour apprendre à Hitler l’art de bien raconter les blagues.

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