Petit Piment A. Mabanckou

C'est le roman de l'extérieur en Afrique, comme il le dit lui même.
Tout avait débuté à cette époque où, adolescent, je m'interrogeais sur le nom que m'avait attibué Papa Moupelo, le prêtre de l'orphelinat de Loango: Tokumisa Nzambe po Mose yamoyindo abotami namboka ya Bakoko. Ce long patronyme signifie en lingala "Rendons grâce à Dieu, le Moïse noir est né sur la terre des ancêtres", et il est encore gravé sur mon acte de naissance...
Papa Moupelo était un personnage à part, sans doute l'un de ceux, qui m'avaient le plus marqué pendant les années que j'avais passées dans cet orphelinat. Haut comme trois pommes, il chaussait des Salamander à grosses semelles- nous les appelions des "chaussures à étages"- et portait de larges boubous blancs qu'il se procurait auprès des commerçants ouest-africains du Grand Marché de Pointe-Noire. Il ressemblait alors à un épouventail de champ de maïs, en particulier au moment où il traversait la cour centrale et que les vents secouaient les filaos qui entouraient l'enceinte de l'orphelinat.
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