Ma part de gaulois M.Cherfi
-Magyd, écris-nous quelque chose! Un truc qui tue, mets-nous le feu! On s'ennuie.
Surtout les filles de mon quartier, qui savaient mon écriture inflammable et solidaire. J'aimais dégommer les mecs de ma cité qui me le rendaient bien. Je les croquais en verbe, ils me retournainet la bouche à coups de savate. Les filles, elles voulaient que j'écrive un incendie. Etre leur pyromane me chauffait les neurones. Interdites de sorties je devenais leur passeport pour les étoiles.
En
1981, les sondages donnent Mitterrand vainqueur de l'élection
présidentielle et dans les quartiers Nord de Toulouse, on tremble. Pour
les émigrés algériens, il est avant tout l'homme qui a crée les
conditions légales de la torture en Algérie, il déteste les Arabes, il
va sans doute les renvoyer au pays. Mais pour Magyd, 1981, c'est surtout
l'année du bac. Après des années à subir les quolibets des gamins de la
cité, le nez dans les livres, la consécration est au bout du chemin.
Une grande première dans ce quartier où l'échec scolaire est la norme,
le CAP la seule voie proposée. C'est sûr, Magyd sera docteur ou
ingénieur ! Son copain Momo veut entrer au Conservatoire, la description de l'ambiance, du jury, de sa prestration est réussie. Mais pour le reste, ce Magyd est imbu de lui même et ne rêve que de s'éloigner de son quartier ghetto. Il deviendra chanteur du groupe Zebda.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire