lundi 2 janvier 2017

L'avenir

2016, France, 1h46 Drame
Nathalie (Isabelle Huppert) aime passionnément son métier de professeur de philosophie. Son but ? Donner les clefs à ses élèves pour qu'ils réfléchissent par eux-mêmes. Marié à un autre enseignant Heinz (André Marcon) aux idées conservatrices et mère de deux enfants désormais grands, elle doit s'occuper de sa mère,(Edith Scob) un ancien mannequin qui n'a plus toute sa tête. Nathalie s'est embourgeoisée et n'adhère pas forcément aux idées libertaires de Fabien (Roman Kolinka) , qui fut son élève. Elle peine à continuer à publier des ouvrages, maltraités par le marketing. Quand son mari la quitte et que sa mère décède, elle décide de prendre un nouveau départ et part rejoindre pour quelques jours dans le Vercors où vit son protégé... 
Edith Scob est parfaite et son incarnation d’une mère névrosée est savoureuse. Rousseau, Schopenhauer, Levinas, Jankélévitch, Pascal : tous les philosophes de renom sont cités, à un moment ou un autre, sous forme verbale ou visuelle, dans un film qui évite cependant le piège de la pesanteur d’un tel référentiel. Induits par la profession de Nathalie et de son mari, ces penseurs sont toujours amenés avec à-propos, voire avec un humour bienvenu dont le film n’est pas dépourvu. "Il m’a manqué !" s’exclame ainsi Heinz en parlant de Schopenhauer. Elle c'est son Levinas qui lui manque.
Un titre de livre en particulier se révèle éclairant quant à la crise que va traverser Nathalie : "L’obsolescence de l’homme" du philosophe allemand Günther Anders. Car l’enseignante est précisément confrontée au jeunisme de sa maison d’édition qui trouve ses livres poussiéreux : elle est considérée comme dépassée et plus en phase avec ce qu’eux considèrent comme moderne.
Musique: Auf dem Wasser zu singen Schubert

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