mardi 18 octobre 2016

Vernon Subutex V.Despentes

Les fenêtres de l'immeuble d'en face sont déjà éclairées. les silhouettes des femmes de ménage s'agitent dans le vaste open space de ce qui doit être une agence de communication. Elles commencent à six heures. D'habitude, Vernon se réveille un peu avant qu'elles arrivent. Il a envie d'un café serré. d'une cigarette à filtre jaune. il aimerait se griller une tranche de pain et déjeuner en parcourant les gros titres du Parisien sur son ordinateur.
Disquaire à Paris, dans son magasin à l'enseigne de Revolver, « pendant plus de vingt ans, qu'il vente ou qu'il ait la crève, il avait monté le putain de rideau de fer de sa boutique, coûte que coûte, six jours par semaine. Mais c'est fini, tout ça. En 2006, le magasin a fermé, et, à 40 ans, le vieil enfant du rock s'est retrouvé au chômage, sans indemnités. Bref, aujourd'hui, Vernon Subutex est à la rue.

Virginie Despentes à travers cet antihéros radical, sa dé­ambulation dans Paris, au jour le jour, ses hébergements provisoires, ses rencontres éphémères dresse de la société pleinement contemporaine une formidable radioscopie, rapide, âpre, crue, fourmillante, proliférante, et surtout remarquablement incarnée. Une vue en coupe minutieuse, tout ensemble fresque sociale et comédie humaine intimiste, de plain-pied dans l'époque et ses multiples violences faites aux individus, au plus près des pensées, des émotions de ses mille et un personnages : hommes et femmes, bourgeois et paumés, quinquas et adolescentes, gosses de riches et de banlieue, conquérants et vaincus..., dont les voix se succèdent et s'enchaînent pour composer un choeur discordant, trivial, tout à la fois véhément et poignant. (Télérama)

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