lundi 23 mai 2016

Le quatrième mur S. Chalandon

Trípoli, nord du Liban, jeudi 27 octubre 1983
Je suis tombé. je me suis relevé. Je suis entré dans le garaje, titubant entre les gravats. Les flammes, la fumée, la poussière, je recrachais le plâtre qui me brûlait la gorge. J'ai fermé les yeux, les mains sur les oreilles. J'ai heurté un muret, glissé sur des câbles. la moitié du plafond avait été arrachée par l'explosion. le ciment en feu frappait tout autor avec un bruit de claques. Derrière une carcasse de voiture, un trou. Une crevasse de guerre, un bitume ouvert en pétales jusqu'à son coeur de sable. Je me suis jeté dans les éclats comme on trébuche, corps chiffon, le ventre en décombres. Je tremblais. Jamais je n'avais tremblé comme ça.
 Faire jouer Antigone à Beyrouth au milieu de la guerre en 1982 en y rassemblant des ennemis. La troupe se compose d’une palestinienne sunnite, d’un druze, un maronite, un chiite, une catholique. Le jeune homme arrive avec sa belle idée de paix, face à des  hommes et des femmes qui se haïssent mais acceptent, sans cesser de  l’interroger sur ses motivations et sa connaissance de la guerre. Il va devoir composer avec ses engagements, côtoyer des snipers. Mais avant la représentation, la ville est bombardée et Chatila massacrée… et Georges, pris dans l’atroce réalité ne peut  se  suffire de concepts et d’idéaux, ni-même de paix.

Aucun commentaire: