Les amandes amères L.Cossé
On sonne à la porte. Edith travaillait, sur la table de la salle à manger. Je ne bouge pas, se dit-elle, la barbe. Qui ça peut-il bien être? Il fait presque nuit. Mais elle s'est levée, elle va ouvrir.
C'est Aïcha, tout sourire, la gardienne du 31, accompagnée d'une femme plus âgée. Edith ne s'y attendait pas. Elle voit souvent Aïcha, dans la rue, chez les commerçants, une figure du quartier, surnommée Radio Aïcha. Mais jamais elle ne l'a vue dans l'immeuble. Aïcha, d'ailleurs, s'excuse, avec de petits mouvements des mains et de la tête, elle va être rapide. Elle sonne à toutes les portes de la rue.
"Vous connaissez peut-être ma mère? dit-elle, et sans attendre la réponse: Elle cherche du travail."
La femme à côté d'elle est impassible. Droite, la bouche cousue, un foulard noir serré sur la tête, les mains croisées sur le bas ventre. Impassible et tendue, note Edith qui se demande un instant si elle parle français.
L'apprentissage de la lecture s'avère très difficile. Un peu ennuyant.
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