mercredi 17 octobre 2012

A l'abri de rien O.Adam

Comment ça a commencé? Comme ça je suppose: moi, seule dans la cuisine, le nez collé à la fenêtre où il n'y a rien. Rien. Pas besoin de préciser. Nous sommes si nombreux à vivre là. Des milions. de toute façon ça n'a pas d'importance, tous ces endroits se ressemblent, ils en finissent par se confondre. D'un bout à l'autre du pays, éparpillés ils se rejoignent, tissent une toile, un réseau, une strate, un monde parallèle et ignoré. Millions de maisons identiques aux murs crépis de pâle, de beige, de rose, millions de volets peints s'écaillant, de portes de garage mal ajustées, de jardinets cachés derrière, balançoires, barbecues pensées géraniums, millions de téléviseurs allumés dans des salons Conforama. Millions d'hommes et de femmes, invisibles et noyés, d'existences imperceptibles et fondues. la vie banale des lotissements modernes.
Une jeune femme, mariée, deux enfants, bouleversée par les conditions des immigrés qui attendent pour passer en Angleterre, elle en oublie sa famille. Style dépouillé, me rappelle Camus.

Aucun commentaire: