samedi 18 août 2012

Jeanne J.de Romilly

“Jeanne au bracelet d’argent”: c’est ainsi qu’on l’appelait à cette époque, quand elle avait seize ou dix-sept ans. Je sais même d’où lui venait ce nom, et qui lui avait offert ce bracelet : un oncle le lui avait rapporté d’Indochine. J’imagine, connaissant les faibles moyens dont disposait la famille, que ce bracelet, de provenance lointaine, devait être modeste. Sans cela, d’ailleurs, on ne lui aurait pas laissé : quelque parente le lui aurait pris. Mais, malgré sa modestie, on prêtait attention au bijou, parce que, déjà alors, elle devait le porter avec cette fine coquetterie qui, toujours, attirait les hommes, Elle aimait plaire. Elle aimait l’élégance. Et que ne donnerais-je pour l’avoir entendue rire, alors, dans la grâce de ses seize ans !
Jeanne c’est la mère de la grande spécialiste en grec ancien, première femme professeur au Collège de France. Ecrits en 1977, à la mort de mère, ces souvenirs ont été publiés longtemps après, à la mort de la fille.
Beaucoup de tendresse pour Jeanne, des regrets de ne pas lui avoir consacré plus d’écoute et d’attention de son vivant ; une femme courageuse, intelligente, qui a traversé deux guerres, qui devient veuve avec un bébé à élever et qui va lutter pour donner à sa fille un avenir glorieux. Elle, elle aimait écrire, le luxe, le théâtre.
De Romilly se veut tellement pudique que parfois la lecture tourne en rond, manque vivacité et intérêt, une écriture d’une autre époque.

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