Jeanne J.de Romilly
“Jeanne au bracelet d’argent”: c’est ainsi qu’on l’appelait à cette époque,
quand elle avait seize ou dix-sept ans. Je sais même d’où lui venait ce nom, et
qui lui avait offert ce bracelet : un oncle le lui avait rapporté
d’Indochine. J’imagine, connaissant les faibles moyens dont disposait la
famille, que ce bracelet, de provenance lointaine, devait être modeste. Sans
cela, d’ailleurs, on ne lui aurait pas laissé : quelque parente le lui
aurait pris. Mais, malgré sa modestie, on prêtait attention au bijou, parce
que, déjà alors, elle devait le porter avec cette fine coquetterie qui,
toujours, attirait les hommes, Elle aimait plaire. Elle aimait l’élégance. Et
que ne donnerais-je pour l’avoir entendue rire, alors, dans la grâce de ses seize
ans !
Jeanne c’est la mère de la
grande spécialiste en grec ancien, première femme professeur au Collège de
France. Ecrits en 1977, à la mort de mère, ces souvenirs ont été publiés
longtemps après, à la mort de la fille.
Beaucoup de tendresse pour
Jeanne, des regrets de ne pas lui avoir consacré plus d’écoute et d’attention
de son vivant ; une femme courageuse, intelligente, qui a traversé deux
guerres, qui devient veuve avec un bébé à élever et qui va lutter pour donner à
sa fille un avenir glorieux. Elle, elle aimait écrire, le luxe, le théâtre.
De Romilly se veut tellement
pudique que parfois la lecture tourne en rond, manque vivacité et intérêt, une
écriture d’une autre époque.
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