La preuve par le miel S.Al Neimi
Certains invoquent les esprits. Moi, j'invoque les corps. Je ne connais pas mon âme ni celle des autres,mais je connais mon corps et je connais leurs corps. Et je m'en satisfais.
Je les invoque et je me revois avec eux; des passants dans un corps de passage. Ils n'étaient rien d'autre, les règles du jeu étaient posées. Des hommes objets? Pourquoi pas?
Des amants? Un grand mot. Je ne l'emploierai jamais, même seule. Le Penseur l'a employé une fois. J'en ai été choquée. Un amant? Je n'ai pas d'amants. Il faut inventer un autre mot. Je ne me suis pas fatiguée à chercher.
Un jour, alors que je lui parlais d'une amie qui l'avait croisé dans une fête, le Penseur m'a demandé en toute simplicité: Sait-elle que je suis l'amant de son amie? Son histoire était mon secret, et la question ne m'a pas froissée. Mais le mot, si: amant.
Etonnant, car écrit par une femme d'origine arabe.
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