Je ne parle pas la langue de mon père Leïla Sebbar
Je ne savais pas que ces quartiers étaient maudits. Quartiers à la périphérie, toujours. Au-delà du village colonial, de la ville, Blida la Cité musulmane, Alger le Clos-Salembier. Là s'est arrêté le voyage familial au bord du Ravin de la femme sauvage, dernier poste des instituteurs fidèles à la république, que la révolution n'a pas eu le temps de liquider comme traîtres et agents de l'ennemi français et que l'Organisation de l'armée secrète, commando terroriste clandestin, n'a pas réussi à atteindre. Le nom de mon père figurait sur une liste noire, il fallait décapiter la future élite du jeune pays.
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