vendredi 21 mai 2010

Solea JC Izzo

Sa vie était là-bas, à Marseille. Là-bas, derrière ces montagnes que le soleil couchant éclairait, ce soir, d'un rouge vif. "Demain, il y aura du vent", pensa Babette.
Depuis quinze jours qu'elle était dans ce hameau des Cévennes, Le Castellas, elle montait sur la crête à la fin de la journée.Par ce chemin où Bruno emmenait ses chèvres.
Ici, elle avait songé, le matin de son arrivée, rien ne change. Tout meurt et renaît. Même s'il y a plus de villages mourants que renaissants. A un moment ou à un autre, toujours, un homme réinvente les gestes anciens. Et tout recommence. Les chemins embroussaillés retrouvent leur raison d'être.
- C'est ça, la mémoire de la montagne, avait dit Bruno en lui servant un gros bol de café noir.

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